Dérive d’un nénuphar sur les ondes d’une mare. Alanguie s’endort sur l’eau la feuille flétrie. Se courbent les roseaux aux bords des canaux. Souffle le vent d’un hiver mordant. Se penchent les arbres et craquent leurs branches. Sous le ciel noir d’une pénombre surnaturelle. A l’approche d’une nuit aux tentacules infinies. Pleure ton âme fracturée de s’être fait voler. L’or et le miel de ces rêves qui te rappellent. L’été, la tendresse, la chaleur, la caresse. D’un temps posé et oublié maintenant. Tête courbée tu avances contre le froid et son arrogance. Sur une terre blanche de neige recouverte par le sortilège. D’avoir répudié la mère nourricière de plaines ensoleillées. Il ne reste que le souvenir endeuillé de s’émietter dans des soupirs. Et, je regarde la pénombre dans laquelle on sombre. Dans les yeux, valeureux comme deux vieux. Faisant des projets les sculptant en forme de jouets. Pour rappeler l’enfance, réveiller l’indolence. Sans parvenir à tromper ni à faire mentir la réalité. De cet instant, la violence de ce moment. En forme de solitude, résigné à tant de lassitude. Dans l’effacement d’une errance ouvrant lentement la dépendance. A cette profonde mélancolie qui doucement nous envahit. Transis l’on avance rabougris sans espoir de délivrance. Cette marque de vieillesse qui n’a aucune forme de sagesse. Et alors qu’il nous reste l’or. De déambuler sur un tapis de feuilles mortes et de s’aimer. Pour se sentir forts pendant que se fige et dort. L’instant, le moment. Je pense à notre nature de faire que cet artifice dure. Et qu’il ne s’arrête jamais pour ne jamais être séparés.