Dans les sommeils endormis d’un été flamboyant. Se miroite le visage de la Belle au bois dormant. Dans un lac où sont noyés ses tendres moments. Venue les pleurer avec nostalgie. Elle se raccroche à l’impossible idée. Qu’ils frissonnent dans une autre vie. Ne pouvant que les entendre murmurer. L’histoire de leur abandon, cette cruelle séparation. Abrupte et sans concession. Elle a encore du mal à y croire. Tout s’est passé sans le vouloir. Le regard du prince charmant. Violent et profondément envoûtant. Le manège enchanté, ses soirées enflammées. La belle au bois dormant emportée dans son rêve éveillé. Oubliant qui elle était. S’amusant de ce qu’elle devenait. Marionnette multipliant les pirouettes. Au bras de l’amant la charmant. Elle se croyait belle et éternelle. Elle en goûtait la ritournelle. Dans les sommeils endormis d’un été flamboyant. Se projetant à corps perdu dans l’instant. Elle valsait sur un temps intemporel. Virevoltait dans un monde artificiel. Le prince charmant dans les yeux la regardant. Elle voyait dans l’éclat l’observant. Une femme radieuse, un brin capricieuse. Profondément et intensément heureuse. Un jour il partit, ne revint pas. Elle l’attendit, le pleura. Elle comprit qu’il s’était enfui. Emportant avec lui leurs tendres moments. Enfantant à son corps défendant. Une intense et dévorante nostalgie. Plus mordante que ses peurs enfouies. Elle s’en alla les déterrer pour se protéger. Dans les catacombes de ses secrets. Ce miroir vénéneux qu’elle n’osait regarder. S’habilla de noir, jeta ses dentelles. Vierge sombre, progressant dans la pénombre. Transgressant l’interdit de sa mélancolie. Pourtant, elle se l’était promis. De ne jamais le pleurer. Mais elle ne peut s’empêcher d’encore l’aimer.