Le sucre et le miel n’auront jamais le goût. De cette saveur qui coule dans ma bouche. Avec cette pointe d’amertume qui me rend fou. Une obsession de toutes ces choses qui me touchent. Butinées par le vol des abeilles de ma nostalgie. Se posant de fleur en fleur. Ces roses noires qui poussent la nuit. Dans les jardins secrets de ma mémoire. Là où s’endort ma mélancolie. Dans le silence d’une rupture accomplie. Avec ces pointillés de désespoir. Qui parsèment les phrases et les mots que j’écris. Ils dorment ou ils veillent. Sur le papier comme des sentinelles. Parfois mes yeux les rappellent. D’une lecture brève et enflammée. Pour me souvenir et vivre l’intense désir. D’effacer le passé. Si seulement, je pouvais l’éradiquer. Refaire de nouveaux murs de pierres. Solides contre le vent et les marées. Ne laissant passer que les alizées. Mes roses ne seraient plus noires. Il ne resterait que cette forme de faiblesse. Compagne éphémère d’un voyage aléatoire. Sans fin et que rien ne presse. Entre le vent et le néant. Si proche de cette langueur qui me blesse. C’est à toi que je m’adresse. Mélancolie ce mot qui te définit. Force pressante et endormie. De matins aux couleurs de pluie. Il y a dans tes mains ce à quoi je tiens. Un instant en suspens. Sans présent, ni temps.