J’ai entre les doigts le froid de la mort. Corps muet de notre passé. Il nous reste un cimetière. Fleuri où nous mettrons en terre. L’âme et l’esprit de nos souvenirs. Partis les yeux fermés. Conservant la chair de nos désirs. Leurs odeurs, leur moiteur, sans leurre. Il en sera ainsi. Nos soleils seront noirs. Nos rêves sans espoir. Il a été dit. En scellant le sarcophage. De s’être aimés. Je crois en l’adage. Que nous continuerons à dériver. En bateliers d’un canal endormi. Une nuit où nous étions partis. Fendre les vagues molles de l’ennui. J’ai entendu hululer les hiboux. Se moquant de nous. J’ai regardé des sirènes se prendre pour des reines. Sans voir ni croire en ces miroirs. S’il ne doit rester qu’un reflet. Ce sera le tien à jamais.