Avant. Il y a longtemps. Il y avait des nuits étoilées. Des ciels qui s’enflammaient. Dans ma mémoire, ils me guidaient. Vers des rêves émerveillés. Un sommeil apaisé. Laissant mes cauchemars dans le monde oublié. Là où mes yeux ne peuvent se projeter. De peur de ne plus pouvoir les effacer. Une forme d’abandon, de lâcheté. Je le sais. Ne peux l’assumer. Les yeux fermés à voyager. Dans le labyrinthe angoissé. De mes nuits étouffées. A traîner sur les pavés. Au bord de la Tamise ses eaux argentées. Cherchant le reflet. De spectres tourmentés. Venus m’accompagner. Par désespoir, par fidélité. Comme si nous étions liés. Ayant tant de choses à partager. J’aurais aimé les pousser. Les voir se noyer. J’aurais aimé. Ils sont ma moitié. La face cachée. Que je ne peux répudier. Mon passé décomposé. Aggloméré à cette proximité. Je les ai apprivoisés. Des nuits à marcher, à composer. La mélodie de pas rythmés. Endormant les fantômes du passé. Dans ma mémoire. Ils sont dans une armoire. Faussement oubliée. S’ouvre avec la clé. Des regrets.