Volatile, envoutant, dans l’air se libérant. Je te parle de mon ennui. Silencieux et capricieux. Je te parle de ses lents mouvements. Dans le reflet de la glace se glissant. Imperceptiblement. Le souffle de l’air s’y retenant. En vagues de poussières. Altières et fières. Plus loin que le jour et la nuit. Se languissant de ne connaître que l’infini. Dans le bourdonnement assourdissant. Du néant. Sans souvenir, le cœur qui expire. Sans réfléchir, le vide qui attire. Là toujours là. Le regard que rien ne retient. S’enfuit mon ennui. Ses inconstances, son arrogance qui sont miennes. Je te parle de lui. Accompagnant ces peurs qui me retiennent. Le bruit, les cris, un corps transis. Le froid, le noir, toi. Cette présence si proche de moi. Que je pourrais toucher. Que j’ai si souvent imaginée. Voluptueuse, merveilleuse. Sortie de l’infini de mon ennui. Irréfléchie, en vie. Tu n’as pas de nom. Éveille mon attention. Réveille ma raison. Appelant ma rébellion. Brisant les chaînes de la fatalité. Scellée dans l’ennui de mes facilités. Attendre sans bouger. Prétendre sans oser. Briser le miroir de ces soirs. Où se baigne le reflet noir. D’un temps qui ne pourra s’effacer. Je te parle de l’oublier, de t’accompagner. Dans un pays où s’endormira notre ennui. Ce soir, j’ai rêvé d’infini. Toi, nous deux, en vie.