Sur la tombe de nos sorts gémit la douleur de nos corps morts. Sombre et tenace comme la liane qui s’enlace. Aux bras multiples et vivaces. Arrachant dans nos chairs les lambeaux putréfiés de cette fatalité.Elle a perdu la vie. Elle incarne ce passif.Plus mort que vif. Flirtant avec les rives de l’infini. Avec pour épitaphe des mots gras. Chargés de l’odeur rance de nos péchés. Gravés dans la pierre du glaive de nos infirmités. S’alignant un à un pour rappeler. Qu’il y a plus à oublier qu’à pardonner. Je frisonne. Tu tâtonnes. Dans le noir torride de nos soirs. Où cheminent deux par deux nos regrets. Sans bouche à bouche pour les réanimer. Nos squelettes enlacés pour se protéger. Du froid que l’on ne ressent plus. De ces soleils que l’on ne voit plus. Nous aveugles et sourds pour toujours.