Dans une alcôve à refaire le monde. Déversant sur le papier un flot d’idées. D’un geste énervé, saccadé. Sur le rythme, l’onde. Des notes d’un piano. Diabolique. Au galop. Sans réfléchir. Un crayon enflammé. Fanatique. Sans revenir. En arrière pour raturer. Un écrit irréfléchi. Juste le besoin. D’écrire. Pour nourrir. Cette faim. De vomir. Sur le papier. Un texte, une pensée. Qui entête. Comme un feu d’artifice. Un soir de fête. Dans le profond délice. De voir paraître. Les mots, les lettres. S’échappant. En gambadant. A la pointe du crayon. Une immense passion. Excentrique. Sans maîtriser le flot. Tonique. D’emporter dans ce torrent. Les sentiments que je voudrais te dire. Les pages s’additionnant. Tournant en rond à souffrir. Pour finir. Par me lâcher. Lâchant cette idée. De t’aimer. Griffonnée. Avec timidité. Pour ne pas avouer. Qu’elle est là à me hanter. Me travailler. Dans une alcôve à refaire le monde. Je suis allé me cacher. Avec la peur profonde. D’être incapable de me lancer. Capturé par les notes d’un piano. Diabolique. Enflammant mes écrits. Frénétiques. D’un geste énervé, saccadé. Je frémis. A l’idée. Que tu les liras. Plus tard quand je te les enverrais. Dans un dernier pas. A franchir. L’ultime marche à gravir. Requiem d’un timide. Dans ce soir torride. Où valse le bal. D’une attente fatale. S’étirant depuis si longtemps. Dans une alcôve à refaire le monde. Sur le rythme, l’onde. D’un cœur qui se meurt. D’un fantôme désabusé. De vivre dans un éternel passé.