Il y a ce chant, une berceuse. Ses paroles heureuses. D’une fenêtre envolées. Jusqu’à nous tombées. Au cœur d’un été. Dans une rue de Vienne. La grande autrichienne. Égarés dans les vapeurs. D’une nuit et ses chaleurs. Lentement et en douceur. Les yeux fermés. Marchant sans se presser. Pour mieux gouter. Le plaisir d’aimer. Se toucher. Romantiquement, tendrement. Devant les lumières. Sous les voutes de pierres. Furtivement, désespérément. Avec l’attirance. D’une irrésistible dépendance. La force de briser l’écorce. De violer toute résistance. Fatalement, diaboliquement. Nous, jusqu’au bout. D’une nuit, ses mélancolies. Il y a ce chant, une berceuse. Ses paroles heureuses. Nos âmes vagabondes. Sur la terre ronde. Arrachant d’un piano. Les larmes de trop. Qui font naître nos peurs. Égarés entre douceur et terreur. Sur les rives du Danube. Toi et moi qui titubent. Sous l’iceberg de notre ivresse. Laissant flotter nos faiblesses. Dérivant au cœur d’un été. Dans une rue de Vienne. La grande autrichienne. Avec nos fragilités. Cette sensibilité. La violence de nos émotions. L’immense pression. De ressentir ce désir. Nos corps qui s’attirent. Il y a ce chant, une berceuse. Ses paroles heureuses. Parlant d’avenir, de grandir. De jours lointains. En ne pensant qu’à demain. Sans aller à plus loin. Au-delà n’existe pas. Une vérité sans projet. Un amour sans rigueur. Qui engendre nos peurs. Mélangeant douceur et terreur. Sur les rives du Danube. Toi et moi qui titubent. Cette nuit, sa mélancolie. Le brouillard dans nos têtes. Si tard en ce soir de fête. Avec ton être qui m’entête.