Les vagues qui brillent devant un ciel désenchanté. L’eau qui vibre, frissonne. Les nuages s’entortillant en danse saccadée. Le tonnerre qui résonne. Sur les couleurs de notre crépuscule. Noires, bleues, argentées. C’est ainsi que je l’avais imaginé en teintes majuscules. Avant, après de nous être séparés. Imperceptiblement, étirés par la fatalité. Émiettés de s’oublier. Éparpillés de s’envoler. Kidnappés par ce vent mauvais. S’effilochant au rythme du temps. Portant les accents déchirant d’une boîte à musique. Où tourne constamment. Pathétique. La ballerine d’une infirme routine. Lancinante, anesthésiante. Que nous avons trop croisée. Au point de l’adopter. Sans se rendre compte qu’elle nous séparait. Apportant l’endormissement. Le poison réconfortant de faire semblant. D’encore se passionner ou bien de s’émerveiller. Pour des futilités. Qui ont fini de nous lasser. Nous poussant à faire la bascule. Sur les couleurs de notre crépuscule. Noires, bleues, argentées. Sombres comme les yeux de ce chien. Le seul qui nous retient en nous léchant la main. Un trait d’union pour presque rien. L’image effritée d’un rêve embaumé. Un soir, une nuit sur une mer aux couleurs de notre tombe. Le rideau qui tombe. Devant la barrière du temps brisant la frontière. De nos guerres. Anciennes, rabougries qui nous ont tant fait bouillir. A se battre, à se combattre. Pour finalement faillir puis se maudire. Teintant les couleurs de notre crépuscule. Noires, bleues, argentées. Où il est impossible de faire miroiter. Ces rouges vifs du temps où l’on s’aimait.