Dans ses yeux manque un éclat. Une absence comme si elle n’était pas là. Un nez, une bouche, un pied de nez. Pour faire miroiter une impression, une idée. Démoniaque ou paradisiaque ? D’une statue se présentant nue. Les mains sur les seins. La bouche fermée pour susurrer. Entre des dents élimées. Pestant contre l’air du temps. Que son visage est une caricature. Une souffrance qu’elle endure. Provocation ou bien abomination ? Reste le droit de choisir. Ou de se dire qu’on l’admire. En parlant de beauté. Différente. Sans abuser. Dérangeante. Sans exagérer. Avec ce besoin de toucher. Pour savoir si derrière s’étend le noir. Les doigts dans les yeux. Le vœu d’une histoire. Aspirée vers d’autres cieux. Happée vers d’autres contrées. Là, où s’étendent le vol des corbeaux, leurs chants de désespoir. Suintent sur la peau l’éclat du miroir. De ces lieux déserts. Où il n’y a que des pierres. Sèches. Des vents de sable. Rêches. Ne laissant aux rêves que des os. Brisés par des charges de rhinocéros. Sur la partition des miettes du temps. Siffle l’air du vent. Caressant ses seins, ses ailes. Mâle ou femelle ? Sa silhouette rappelle. Le souvenir mort. D’un vibrant désaccord. Entre les vivants, les indifférents. Aussi loin que s’éteignent les regards des mourants. Testament d’une statue diable. A peine aimable. Plantée au bout d’un chemin. Sans retour, ni lendemain. Posée là. Discrète en cachette. Dans ses yeux manque un éclat. Une absence comme si elle n’était pas là. Expression de la peur. Illustration d’une fureur. Un corps sculpté pour ne pas bouger. Au cœur d’une forêt. Où vont se promener. Les fauves et les loups. Aux visages fourbes et doux. Coule entre leurs dents. Le sang dégoulinant. De leurs rapines. Se mêlant à l’eau qui ravine. Sur le corps nu de la statue. Tremble son corps d’avoir froid. S’illumine son visage narquois. De faire régner sa terreur et sa loi. Projetant à ses pieds prosternés les terrifiés.