Siffle un vent fou entre les tours déchiquetées d’hoqueter sous les assauts répétés d’un souffle lancinant. S’engouffre dans les gueules noires de cheminées le froid glacé de l’abandon s’infiltrant entre les pierres et les planchers chancelants. Somnole une nuit éternelle habitant les longues pièces mortes d’ennui où se reflète à la lune l’éclat d’armures empoussiérées. Suinte l’écho enfui des cris et des rires du passé sur des murs perlés d’humidité dans le souvenir d’une chaleur effacée. S’éteignent les flambeaux du jour devant l’avancée d’une nuit givrée enveloppant le château de notre enfance. Je pense alors à toi, à nous, à nos danses. Il n’en reste que le souvenir fou de ces étés doux où l’on se croyait immortels. Nous avions tort, cela ne pouvait pas être réel.