Sur les eaux noires de l’hiver s’enfuiront tes larmes amères. Emportant en perles de glace tes douleurs, tes secrets. Le long de rives aux arbres dénudés. S’endormant dans le brouillard de ces nuits qui s’annoncent. Se lèveront les fantômes de tes regrets et les mots qu’ils prononcent. Souvenirs empoisonnés auxquels tu renonces. Pour une nouvelle romance. Qui te rappelle l’adolescence et un brin d’innocence. Glissent sur l’eau pour une destination inconnue. Tes douleurs mises à nues de s’être tues. Si longtemps dans la promiscuité d’une vie effacée. Que tu as décidé de rayer en haïssant le mot de fatalité. Bruissent les bourgeons d’un printemps annoncé. Au-delà des rives de l’hiver. Glaçant la terre et la rivière. Demain, plus tard, d’une mort lente s’écouleront dans l’eau les perles de glace de tes douleurs, de tes secrets. Que tu auras oubliés, cicatrisés par le temps. Dans la vase à jamais s’enfouissant.