Sur le fil ténu de nos illusions perdues. Passe en ligne de fuite. Une galère maudite. Traversant les pleurs du jour. Dans les vagues d’une mer. Se noie notre amour. Abimé par l’ombre de ce mystère qui nous a mis à terre. Rayonne l’oubli d’un soleil radieux. Je te mens, je le peux. Ne me reste que cet artifice. Comme ultime caprice. Croire, rêver, espérer, jouer de mots. Dansant sur les accords d’un piano. Pour te ravir. Te conduire sur la galère maudite. Voguant sur des mers impossibles aux vagues dociles. Glisser, vibrer, aimer. S’aimer. Oublier, effacer. Se désirer. Tout recommencer. Si tu le veux ? La question brûle mes lèvres. J’en suis fiévreux. Ivresse d’un corps capricieux. Abîmé par le ciseau fou d’un orfèvre. Sur la table d’un clair obscur langoureux. Sans égards pour les sentiments désabusés d’anciens amants. Traversant les pleurs du jour. Sans s’habiller. Des larmes vides d’amour. Tombant sur eux éparpillées. Passe la galère maudite. Qui chaque jour revient. Sur elle, je t’emmènerai. Je te parlerais de ce monde où nous serions bien. Je chercherais à briser la fatalité. De devoir te convaincre. Mais, je ne sais plus si je le veux. Mon corps veut-il encore vaincre ? Le poids des années, la lassitude de tes rejets. Seul, j’irai. Oui, seul, j’irai. Voguer sur la galère maudite. Contre le vent. Sans marin, ni capitaine. Avec le sel de la fuite. Comme sabre au bout des dents. Dans le but ultime de noyer ma peine.