Marchant sur le sable, le pas lent. Le visage fouetté par le vent. A l’écoute des silences de la nuit. Portés par le souffle hurlant. Se souvenant. De ces mots dits et répétés comme des serments. La lumière d’un phare qui luit. Dans un ciel obscurci. Pâle copie des couleurs de la vie. Avançant en hésitant. Habité par la peur de souvenirs enfuis. Le cœur cognant. Avec cette obsession d’être seul envahi par un vide accaparant. La lande déserte, le sable à perte de vue, la mer avançant mécaniquement. Dans le lointain, le son lancinant de cloches battant aux portes d’un enfer terrifiant. L’effroi glaçant le sang, jusqu’au cœur s’infiltrant. Dans un froid paralysant. Aux frontières de la solitude, frappant à la porte de la mélancolie. Être seul, l’avoir désiré, trouvant dans l’abandon la force de renaître à la lueur d’une bougie. Brûlant. Au sommet d’un phare, dans le cocon ouaté des nuages de nuit. Progressant difficilement. Contre le vent tourbillonnant. Jusqu’au phare droit comme un i. Corps transi. Fouetté par le souffle mordant. S’en approcher humblement. En poussant la porte des ténèbres pour savoir ce qu’il y a dedans. Monter les marches une à une, la moiteur respirant. D’une tour sur elle même tournoyant. Les rayons de lune balisant une escalade jamais ne finissant.Le cœur en folie. Résister pour ne pas crever, lutter pour caresser la vie. A la lueur d’une bougie. Sur elle même valsant dans des mouvements lents et envoûtants. Mélancoliquement. A l’écoute des peurs de la nuit.