J’aime ton idée qu’un arbre puisse fleurir toute une vie sans jamais mourir. J’aime cette idée qu’une vie peut ne pas avoir de fin. Je ne l’avais pas imaginé. Ni osé le penser. Que certains arbres puissent être touchés d’un doigt divin. Cette idée vient du plus profond de ton désir. Portant ta grâce de l’impossible. J’y aspire. Se parfumant d’essences futiles, si fragiles. Inaccessibles. Les fleurs balayées par le vent de l’été, frappées par le souffle des mois d’hiver. Tout autour de l’arbre, il n’y a que joie et misère. Lui reste droit, beau et fier. Jusqu’au bout du mystère. D’une vie sans mourir. Ton idée. Est-elle de toi ? J’y aspire. As-tu le pouvoir de nous l’offrir ? Je le désire. Le sang de cette vie où rien ne s’éteint ? Qui ne connaît pas de fin. La plainte des feuilles s’abîmant sur le linceul de l’automne. Le gémissement de branches déchirées par la tempête. As-tu cette force de pouvoir agir ? Pour tout ralentir. Quitte à nous endormir. Avant que les cloches de la mort ne sonnent. J’y aspire.