Montre-moi que je ne m’égare pas, que mon cœur résistera
Qu’il sera plus fort que les rives sombres d’un ailleurs las
Je ressens ses peurs, je vois ses laideurs, elles sont d’ici
En ce lieu où bat la vie où tout n’est que transi, noirci
Ses ombres portent des masques qui les griment, les affadissent
Elles sont volages, sensibles, voluptueuses, elles trahissent
La ferveur d’une aurore au goût de vanille qui s’entortille
Parmi les volutes d’un feu de bois au cœur de sombres forêts
Cette odeur m’emporte vers les tombes de vieilles pensées
Mortes d’avoir frelaté avec quelques vautours trop sensibles
Elles ne sont plus que des ancêtres ridées et irascibles
J’étends les bras, mes mains les touchent, les reconnaissent
A leur inconstance, leur suffisance, je ressens leurs faiblesses
Qui m’emportent vers les rives sombres d’un ailleurs las
Là où s’endort la passion quand se couche le soleil tout là-bas