Dans le froid de l’hiver, sur les cristaux de gel, la trace de tes pas derrière toi, tu t’en iras. Marcher dans le froid, au cœur de la nuit naissante, mélanger tes démons parmi les ombres. Dans le froid de l’hiver, tu seras seule. Au milieu des arbres gelés, noyée dans le noir, l’obscurité de la forêt t’habillera. Ne plus te montrer, ne plus affronter tes incapacités, dans cette retraite tu t’échapperas. Dans le froid de l’hiver, il restera si peu de toi. Tes démons cachés dans les racines de ta raison. Jamais ne t’abandonneront. Dans le froid de l’hiver, le silence de la terre, tu ne pourras leur échapper. Ton corps souffrira pour le comprendre. Avoir mal pour exister. S’inquiéter pour respirer. Se battre pour ne pas étouffer. Jusqu’où devras-tu aller ? Au bout du froid de l’hiver, il ne restera de toi que la trace de tes pas. Revenir en arrière pour tout changer. Te coucher, attendre le retour de l’été. Sur les cristaux de gel tu auras à te décider. Tu ne pourras y échapper. Lovés en toi, tes démons riront de nouveau de ces indécisions. Dans le froid de l’hiver, sur les cristaux de gel, tu ne pourras les éliminer. Dans le froid de l’hiver, le silence de la terre, tu n’apprendras qu’à les dompter.