Peut-être, comment ? Savoir, je ne sais plus. Le goût, l’odeur de ces matins mutins. Ce passé oublié. Bu. Avec toi infiniment. Nos soirs, maintenant, je n’en peux plus. Nous, notre peur du lendemain. Toujours, tout le temps. La langueur de nos rancœurs. En fils étirés sur notre tombe. Les araignées salivant. Sur les insectes qui tombent. Dans la toile s’engluant. Complices de ces sacrifices. Lassitude de nos turpitudes. Flottant entre deux eaux. Le vrai, le faux. Sans savoir, ni croire. Qu’il existe une sortie, un espoir. Notre caveau brisant ses sceaux. Nous deux à l’air libre. Pour voir. Le squelette d’un rêve. Sur un fil en équilibre. Balayé par le vent. Négociant avec le temps une trêve. Inutile, futile. Je le sais. Pour avoir tout tenté. Pleurer caché. Pour ne pas t’effrayer. Avant de retomber. Dans les méandres de l’oubli. Mon impuissance infinie. Cette incapacité qui rejaillit. Tu me maudis. Pour ça. Cette détresse qui nous détruit. Pas à pas. Je ne puis. Te protéger. Je l’avais juré. Je m’entends te le répéter. Peut-être, comment ? Savoir, je ne sais plus. Le goût, l’odeur de ces matins mutins. Ce passé oublié. Bu. Avec toi infiniment. Vautrés dans les méandres d’un autre temps. Nous étions immortels. Nos péchés artificiels. Avachis sur une terre. Aux pierres entourées de lierre. Elle avait la couleur de notre cimetière. Grise, gluante. On a lâché prise. Contraignante. Sans avenir. Il n’y a rien de pire. De ne savoir le dire. J’ai peur de te faire souffrir. Tu vas encore me maudire. Tu vis les yeux fermés. Pour ne pas les ouvrir. Embaumée dans le rêve éveillé. Nous deux vivants, enlacés.