La porte s’est ouverte violemment. Alors que la tempête grondait. Le vent s’engouffrait entre les pierres mal jointes. Dans une longue plainte. Le ciel se zébrant d’éclairs. Dans le fracas assourdissant d’un tonnerre. Brisant ciel et terre. Il y avait cet écho de fin du monde. Le bruit de sabots de chevaux lancés au grand galop. Fuyant l’onde. Du mal s’approchant irrémédiablement porté par la musique d’un orgue. Jouant solitaire dans une chapelle abandonnée. Qui plus tard servira de morgue. A l’idée moribonde d’un monde broyé. Sur l’autel de sa fin. Seul, sans lendemain. Engourdi par sa peur de s’effondrer dans un lieu vierge de bancs, de pénitents. La porte s’est ouverte violemment. Alors que la tempête mordait les pierres érodées. Qu’une main cognait pour ouvrir, entrer, se précipiter. A l’abri. Du dernier paradis. Résistant à l’enfer du dehors. Jetant le corps. Détrempé d’une femme exténuée. De porter les reliques d’un récent passé. Dans lequel plus personne ne croyait. Donnant à la fin du monde l’utilité de tout nettoyer. Pour tout recommencer. Il y avait ces notes répétées sur le clavier. Martelées pour tenter de résister à la fatalité de tout abandonner. La porte s’est ouverte violemment. Alors que la tempête récitait. Dans un long gémissement. La liste de tous les péchés. Une femme, seule à genoux pour tout réparer. Dans le cœur d’une chapelle abandonnée. Oubliée aux jours mauvais. Balayée par une fin du monde toute proche. Accablée de lourds reproches. Avec cette unique pensée. Résister. En espérant trouver dans les dernières secondes le moyen d’être épargnée. Pendant que le vent s’engouffrait entre les pierres mal jointes. Dans une longue plainte. Le ciel se zébrant d’éclairs. Dans le fracas assourdissant d’un tonnerre. Brisant ciel et terre. La porte s’est ouverte violemment. Illuminant l’âme de la chapelle, son immense faiblesse. Avant que celle-ci ne s’affaisse. Laissant cette lumière volée à la tempête comme un ultime espoir. La prendre, la saisir, miroir du dernier soir. Une femme, seule, pour toujours, protégeant la dernière étincelle d’amour.