Je te tiens la main, je ne veux pas couler. Tu me tiens la main, tu ne veux pas te noyer. Pourquoi plonger, sans savoir nager ? Jouer avec les limites de la vie pour savoir que rien ne nous trahit . Monte en moi la violence du rejet. Vibre en toi la terreur d’avoir eu peur. De ne plus toucher le bord, de ne pouvoir remonter, de ne jamais respirer. Dans l’eau, seuls à nous abandonner, nous avons touché à cet ardent désir de ne plus nous quitter. Promesse que la lame de fond de nos peurs a scellé à jamais. Il a fallu pousser les portes de la terreur. Pour comprendre que notre rage est plus forte que nos fureurs. Les vagues de nos rancœurs portent le sel d’aviver nos plaies. Sans avoir la force de cette terrible frayeur. Que j’ai eu à te voir sombrer ailleurs. Pour notre plus grand malheur. Dans les abysses d’un océan de douleurs. J’ai ressenti ce besoin de rester en vie avec toi. Que tu ailles jusqu’au bout avec moi. Je te tiens la main, je ne veux pas couler. Tu me tiens la main, tu ne veux pas te noyer. C’est cette image que je veux emporter. Allongé sur le dos, flottant en regardant un ciel étoilé.