Je me souviens. C’était, il y a longtemps, au pays des vacances. Au cœur de mon enfance. Au moment de m’endormir. Je partais loin, si loin. Dans un soupir. De plaines en forêts, de vallons en collines jusqu’au bout du chemin. Sur le dos d’un cheval imaginaire. Il n’y avait pas de journée. Ni de matin, ni de soirée. Il ne restait que le temps accroché à l’âme d’un mystère. Celui de grandir d’une taille démurée. Au point de toucher les étoiles, de les décrocher et de les ramener dans mes rêves éveillés. De galops en courses endiablées. Sur le dos d’un cheval jamais fatigué. De retour, je m’endormais. Heureux, épuisé. Joyeux, enivré. De ce voyage merveilleux. Les années ont passé. Le cheval se repose dans le grenier. Ce soir, je vais le réveiller. Pour de nouvelles courses endiablées. Nous irons jusqu’au ciel. Là, où dorment les étoiles. Là, où je prendrai la plus belle. Nous reviendrons à toutes voiles. Pour la glisser dans le paquet. Celui de tous les secrets. Dont ce sentiment fou de t’aimer. Que je vais te donner. Avec la caresse d’un soupir et ce souffle doux de vouloir t’étourdir.