Il y a l’ivresse de ces nuits d’insomnies
Transportées par des alcools chargés d’ennui
A s’abîmer dans le dédale de forêts enneigées
Là où somnolent les ogres affamés et sans pitié
Qui guettent entre les branches des alvéoles
Les essaims parsemées de chevaux qui caracolent
Sur les plaines ensoleillées d’un ancien passé
Ils vont crinières aux vents au ras des cimetières
Longeant le lierre en galopant émerveillés
Sur le satin d’une herbe luisante et fière
Ils sont l’esprit d’une enivrante mélancolie
Coulant le matin des nuages bleutés et transis
Toute forme d’abandon n’est que nostalgie
Son sucre n’est pas miel, il n’est que sacrificiel
Aux vautours de se délecter de ses transhumances
Passives ou le lait n’a de maternel que l’essence
De fléaux qui s’entortillent dans le vent et l’ivresse
Pleurent les colombes grises aux taches mouchetées
Elles qui ont compris l’aversion de l’infortune irisée
Les bateaux de l’ennui sont plats, prêts à chavirer
A jamais ventrus dans l’apocalypse embaumée
Alors que poussent les tamaris sur des rives carbonisées