Demain. A l’heure de dresser le bilan de nos transhumances. Des souvenirs reviendront depuis l’enfance. Ils seront habillés de nos accoutumances. Et porteront les oripeaux de nos transes. Ils ajouteront les lambeaux de nos désespérances. Puis s’écorcheront sur les barbelés de nos transes. Parle-moi de tout, de rien, de notre dépendance. J’exagère, j’hystérise ces fragments de nos croyances. En rondes, en fadaises, en petits pas de danse.
Demain. Il ne restera que le souvenir de ce temps oublié. Il portera les stigmates des combats endurés. Des marées assumées venues nous prostrer. Toi et moi, exténués à la fin du banquet. Sur des bancs de bois froids et sculptés. Je passe ma paume sur leur relief ouvragé. Leur sensation me rappelle nos cicatrices sur nos corps abandonnés. Je les invoque comme un trophée. Exclusives elles resteront là à jamais.
Aujourd’hui. Je suis arrivé à l’interface de nos grimaces. Je n’y vois aucune menace, aucune audace. Je m’agace de ce sentiment froid qui outrepasse. Ma rédemption devant nos errances fugaces. Ces nœuds de vies qui s’entrelacent. Parsemées de mots doux et tendres, si souvent salaces. J’efface d’un geste las ces oraisons qui me lassent. Pour me projeter vers demain en dédicace de notre amour tenace.