Un soir , un matin au cœur d’un rêve. Nos pas qui se lèvent. Le néant vaporeux. Sur la langue un goût capiteux. L’écho ténébreux. Les fractures des murs. Nos doigts glissant sur leurs plaies. A vif. Les lumières du sacrifice. Le sang n’arrêtant pas de couler. Abusif. La preuve d’une injustice. A regarder. Sans s’émouvoir. A traîner à moitié réveillés. Nous dans une fin de non-recevoir. Un soir, un matin au cœur du rêve. Zombies de nos pas endormis. Les ombres qui crèvent. S’asséchant sur les murs. Irradiés de leurs pierres dures. Le silence intense. Sa sentence, sa récurrence. L’arrivée de la peur. Sans repère, ni heure. Dans la ville, le vide sidéral. Le souffle du mistral. La pression qui monte. Une forme de honte. Un soir , un matin au cœur d’un rêve. Un tourbillon qui se soulève. Bleu, jaune et vert. Les couleurs de notre enfer. A marcher sans avancer. Restant sur place. Au milieu d’une place. Ronde et carrée. Achevée d’un rectangle. Étranglé. Une statue tenue par une sangle. Deux amoureux enlacés. Mal réveillés. Spectres de nos années passées. Hors du rêve, un jour, une trêve. Les yeux écarquillés. A se regarder. S’oublier. Sous l’ouragan d’un soir, d’un matin. Confusion d’un sordide magicien. En cage élevant des lutins. Jouant avec nous sans fin. Dans les rues à perte de vue. Tout le temps. Constamment. Le néant vaporeux. Sur la langue un goût capiteux. Les restes d’un poison liquoreux. Dans nos veines qui traîne. Des jours heureux. Il était une fois. Nos vies sans toit. Errant désespérément. Dans une existence à tempérament. Le soir, le matin au cœur d’un rêve.