Dans le bal nuptial de nos abysses. Les lépreux danseront deux par deux. Sur les notes du piano désaccordé de notre avarice. A Venise nous avancerons masqués. En talisman de notre dépendance. De nous, de nos souffrances. Infiniment vaines et rebelles. Gisant sur les cendres de nos querelles. Elles porteront la marque de l’infamie. Pour s’être égarés et mentis. Loups faméliques et pathétiques. Notre terre sera lande de misère. Nous irons errer et quémander. La pitié à défaut d’absolution. Il nous restera l’opprobre comme relation. Aux autres dans le mystère d’une irrépressible terreur. J’ai entendu ton cri de douleur. J’ai vu sur ton visage la peur. Les crocs fous de ce loup. Mordant la blancheur de tes doigts. Tomber des gouttes de sang. Mes lèvres dessus qui se posent. Je les lèche, je les bois. Frissonnant en prenant ma dose. Passionnément, désespérément. Tu es ma cocaïne, mon héroïne. Reine sans trône. Veux-tu me faire l’aumône ? De ton cœur, de tes douleurs. Si je devais partir. Tu saurais me retenir. En voleur de tes frissons. Tu pourrais m’accorder le pardon. Habillé de tes pudeurs. Dans la tendresse d’un moment. Je le confesse, je l’attends. Comme l’oubli de mes erreurs.