Je tourne en rond, méticuleux, invasif, abscons
J’ai la témérité de m’irradier au consensus de l’unisson
Comme si ma raison s’était éloignée triste et sans façon
Amoureuse, stupide, folle à lier, étendue sur un lit rond
Je tremble de m’émouvoir alors que mes lectures sont noires
Que mes vertiges alunissent sur des lunes sans espoir
Je bois l’eau croupie de mes rancunes, des mes histoires
Pour m’abreuver face à ce reflet sombre dans le miroir
Je prends de l’instant sa fragilité pour le sanctifier
Lorsque demain viendra l’heure de se remémorer
Les courbures, les plis, la pâleur de mes amitiés
Toutes éparpillées sans parvenir à les rattraper
Les vents ont la force de tout emporter en un instant
Ils me balaient me laissant la force de l’abattement
La faiblesse d’un tremblement, d’un reniement
J’entends ce ronronnement en m’endormant
Je lui donne une valeur qui outrepasse mes peurs
Est-il juste de penser que rien n’a plus de saveur ?
Comme s’il s’agissait de fuir avant l’heure
Face aux pensées, aux cris, à tant de fureur
Je me perds, je m’égare, devant le grand lac salé
Je pleure face à sa déraison, son immensité
Il est ce tout, ce vide qui dresse sa muraille d’été
Devant mon imaginaire entravé et oppressé
Quand les terres brunes frémissent sous le gel
Et que se fissurent les cristaux d’une tentation rebelle
Parle-moi ma belle de ces temps sans querelle
Où nous dansions parmi les aubes irréelles