Je pourrais te parler des tourments
D’une âme qui s’égare en s’isolant
Parmi des terres hostiles et jaunies
D’un soleil de canicule enflammant
Les jours, les blés et les nuits aussi
Mais saurais-tu entendre, m’écouter ?
Accepter que je puisse t’apprivoiser ?
Ces questions sont des concessions
Aux vertiges de l’insolence et de l’ignorance
Parle-moi de ce qui nourrit ta passion ?
Je parle au vide, je m’adresse au néant
Je m’abandonne glissant parmi le vent
Cherchant l’ivresse de ses tournoiements
Je nargue l’attente infinie d’hier
Par le présent gris d’un cimetière
Ainsi se fabrique un oubli
Relatif et transis aussi
Il reste le froid, le rien
Cet absolu qui maintient
L’absence, engendre l’errance