J’oublie le vide d’avant, cette absence de sentiments. Je comprends que j’en avais. Je ne le savais pas. La faute à celle qui m’a si longtemps couvé. L’ennui. Cette platitude infinie dans la répétition chaque jour d’une même litanie. L’onde morbide d’un présent pesant sans l’initiative particulière de frémir ou de vibrer. Je ne savais pas, pour ne pas l’avoir expérimenté, que je pouvais m’enthousiasmer ou me prostrer, ressentir des petits riens avec une intense détermination.