Et, si je te parlais d’éternité pour te séduire ? Et, si je te mentais sans arrêt pour te conquérir ? Chargé de ce fardeau qui marque notre peau. Comme l’arlequin de ses teintes multiples. Nos espoirs sont gris, nos peurs triples. Dans le cauchemar crépusculaire s’agglomère le calcaire. Fossilisant le bassin où convolent des poissons rouges. Sang comme la couleur des coquelicots. Du champ de nos amours qui furent si beaux. Ils frétillent, ondulent et bougent. Après ne restera que pourriture et asticots. Puis l’oubli se badigeonnera de mélancolie. Dans un champ aux herbes sèches et jaunies. Et, si je te parlais d’éternité pour te séduire ? Et, si je te mentais sans arrêt pour te conquérir ? D’une larme affable et choisie. D’une parole aimable et jolie. Ces artifices, mes complices. Magicien de tous petits riens. Dans la dérive des continents de nos âmes. Je demeure le gardien de tes peurs. Cachés derrière mes mots, ma flamme. Prophète d’un monde inabouti. Je regarde voler les mouettes. Admire leurs arabesques abouties. Passant au-dessus de nos têtes. Reviens ce refrain qui m’entête. Il parle d’une faiblesse, d’une bagatelle. Avec les mots d’une ritournelle. Et, si je te parlais d’éternité pour te séduire ? Et, si je te mentais sans arrêt pour te conquérir ? Loin de chez nous. Loin de ce monde de fou. Où nos caricatures sont immatures. Où nos cœurs se chamaillent. Pagaille qui nous asphyxie. Intempestive et intrusive. Éventrant nos viscères. Arrachant nos vies. J’entends tes murmures, tes prières. Brisant les pierres du mur. Bâti autour de notre futur. Et, si je te parlais d’éternité pour te séduire ? Et, si je te mentais sans arrêt pour te conquérir ?