Dans le reflet de la lune s’étirent les langueurs d’un château imaginaire. Plus loin que les deux hémisphères. A mi chemin entre le ciel et la terre. Balayé par le vent de la mer. Réchauffant le sable des déserts. Brulant l’herbe asséchée d’un cimetière. Où perlent les larmes amères. De chevaliers en enfer. Pleurant le déclin d’un château imaginaire. Où tombent en berne des drapeaux fiers. Capitaines d’une âme guerrière. Hantant les allées et les murs de leurs mystères. Rappelant la souffrance et les peurs solitaires. De combats engagés contre une armée de cavalières. Aux tenues à la parade altières. Laissant le vide et le néant derrière. Il reste les silences de ces héritières. Gris aux teintes de pierres. Érigeant les parois du château imaginaire. Ses murailles sont en verre. Dessus pousse du lierre. Les fantômes à leurs pieds font des prières. Pour que continuent les guerres. Les squelettes que l’on déterre. Les coupables que l’on déferre. Devant des juges qui appellent le tonnerre. Je voudrais te parler de ce château imaginaire. Gardée par deux archères. On le visitera, tu seras mon équipière. Sans trembler, sans manière. Nos journées, nos nuits prisonnières. De cette folie nourricière. S’enfoncer dans la tanière. Traquer nos peurs, les sorcières qui prospèrent. Jusqu’à la racine de nos misères. Nous deux missionnaires. En quête de lumière. Plus fort que l’obscurité qui altère. Nos forces puissant somnifère. Avec toi je serais plus solide que le fer. Pour s’extraire du cauchemar, retrouver l’air. Nos vies aux enchères. Instants éphémères. Prisonnières du château imaginaire. Je ferme les yeux, je murmure, j’espère.