Imprégnées de la mort lente du jour. Entre des arbres planant sur les labours. S’étirent les racines tentaculaires. Qu’une nuit porte en bague à l’annulaire. Dans le froid hagard d’un soleil blafard. Emportant transit le monde et sa mélancolie. Tu vas le regard teinté d’une dernière clarté. Alors que bruissent les murmures des ogres et des fées. Portant tes pas dans la vaste forêt où tu t’es abandonnée. Plane la musique angoissante d’une indolence lancinante. Répétitive qui avive la plaie de la fatalité. Saignant à l’heure de la réconciliation forcée entre le jour et la nuit. Instant où vibre ta mélancolie. Avec cette délicieuse sensation de l’abandon. Teinté d’une peur, de tant de bonheurs sans savoir lequel est le meilleur ? S’enfuit le temps que tu sens. Entre tes doigts dans l’émiettement. Du silence absorbant les dernières vapeurs. D’un jour qui se meurt. Il n’y a plus d’heure. Juste les yeux fermés, les bras tendus, les doigts écartés pour essayer d’attraper les dernières humeurs. Attendries. D’une journée qui s’enfuit. Imparablement. Imprégnée de la mort lente. D’avoir été insouciante parfois indolente. Tu vas le regard capturé par le reflet d’une dernière clarté. Avec l’envie d’attendre la nuit. S’enlaçant pour toujours entre des arbres planant sur les labours. A l’infini. Tu aimes cette tristesse qui t’oppresse. Avec la promesse. De déambuler entre les ombres jusqu’à la fin de la pénombre. Sans chercher à savoir s’il existe meilleur. Car tu n’as plus peur.