Dorme le froid de ces images évanouies. S’étire la lente agonie de nos oublis. Dans le pas entêtant d’un temps figé à jamais. Regardant sans se voir, ni pouvoir. Bouger au-delà d’une pensée prisonnière de l’absence de sang dans ses artères. Pleure le froid d’une mort sortie de tous ces corps. Recouverts d’habits cachant leurs peaux meurtries. Bleuies de froid, alanguis de s’être rassis. Dans une pause que tout oppose.Faire croire à la vie. Alors que leur réel est devenu artificiel. Caresse le froid de ces âmes transis. Aux attitudes polies, aux enfants sagement assis. Blesse le souvenir de ceux qui ont vécu en ce lieu. Faisant croire qu’il ne reste rien d’eux. Juste l’image factice d’un artifice. Qui n’a pas de talent d’actrice. Brûle le froid de rester seules dans le noir. Avec pour seul espoir de jouer le jeu du savoir. Conter aux vivants de fausses histoires. De gens riches et heureux. Qui ne rendent même pas envieux.