L’onde magique
Des mots susurrés bas, comme si tu n’étais pas là
Informelle, spirituelle, indépendante et cruelle
Totalement absente dans la pénombre progressant là
Belle, rebelle,immatérielle presque fusionnelle
Irrévérencieuse un brin capricieuse et ténébreuse
J’attends le moment glorieux, insipide ou curieux
Moi, extatique dans l’ombre magique et terrifique
Oubliant dieu et tous ces vieux presque envieux
Étendus nus au premier matin du jour étrange
De noir et de blanc quand l’aube et son archange
Ont jeté leur sort sur notre corps dans l’aurore
A bout de main, tout là-bas, se lève la couleur or
Parle-moi encore de ces vestiges, de nos forts
Où s’abritent le minotaure et les papillons bleus
Ceux que l’on voit les nuits quand s’éteint le feu
L’éclat du phare d’Alexandrie au bout de la nuit
Alors que se dressent les paravents quand le rêve s’enfuit
Lorsque les ténèbres s’éclairent, s’illuminent transis
Moi, extatique dans l’ombre magique et terrifique
Je tremble témoin de ce bouleversement, de ce rugissement
Je frémis volontairement sous la violence de l’ouragan
En hurlant devant cet aboutissement, cet extrême turbulent
Où irons nous lorsque la terre sera de nouveau plate ?
Loin et si proche de ce départ quand le drame éclate
Tous les mondes sont creux, baignent dans les cieux
J’ai vu leurs frontières en allant chercher dans tes yeux
L’intense ou l’improbable vérité, cette étrangeté bleutée
A l’éclat rassurant, au tremblement imparfait et irradié
J’ai tenté de le capturer, m’en suis approché, consumé
Moi, extatique dans l’ombre magique et terrifique
Quoi que tu veuilles, intenses et spéciales furent nos vies
Projetées sur un matelas moelleux, je suis face à l’infini
Je me languis, je nargue la monotonie, parle mélancolie
Par fantaisie, dans l’extase, pour tutoyer, jouir de l’oubli
Moi, extatique dans l’ombre magique et terrifique
Habitant le mausolée aux persiennes de fer et de carton
Là où les murs sont de papiers où s’écrivent les poèmes
Ils transpirent de l’encre frénétique toujours la même
Lorsque les mots sortent de notre peau, sont une raison
Dis-moi pourquoi les moutons n’ont que le rêve de se suivre ?
Survivre est-ce devenir le clone d’un autre, boire, être ivre ?
Moi, extatique dans l’ombre magique et terrifique
Je bois le vent, mords le néant, m’abreuve de ces instants
Quand vulgairement le loup hurle à la lune en s’endormant
Il fut élément de cet instant, ne l’a pas retenu, con et absent
Je frémis à cette idée qui fut comme une chose convenue
Un écart insoumis, une digression tentaculaire et imprévue
A l’ordre de nos équilibres, de nos reflets parfaitement dessinés
Je sais qu’ils n’ont pas d’âmes, aucune vérité, ni de propriété
Moi, extatique dans l’ombre magique et terrifique
Dans le labyrinthe nous irons portés par l’onde magique
Embrassons cet oubli, dans le louvoiement de l’infini
Qu’il en soit ainsi comme nous l’imaginions, frénétique
Lire la suiteÉvanescence
Où sont nos symboles, ces humeurs qui caracolent ?
O toi l’irrémédiable ténébreuse, fille de colères
Guerrière immature aux cheveux rouges de folle
J’embrasse tes turpitudes sous le soleil noir et fier
Tombent du ciel des larmes de pluie et bien plus encore
Le sang, le sel se répandant gluants sur nos corps
Je pleure leur évanescence, la lente dissipation
De ces heures avant l’irréversible disparition
Qui fut ce temps de lenteurs, de grandes peurs
Peurs de s’éparpiller, de s’abandonner, d’écarter
Peurs de gaspiller, de jeter, de brûler, de sombrer
Puis de rester là seuls face à l’abîme comme ça
Impuissants avec la nostalgie frétillant à petits pas
En découpant ou fissurant le quart d’un dernier été
Jusqu’à la constellation immatérielle de l’immortalité
Oui ce fut cet instant ébloui au contour indéfinissable
Toi et moi au présent, envahissant, lisse et contraignant
Recroquevillés sous l’ombre intense du baobab adorable
Qui vint féconder l’absolu de notre errance parmi le néant
Lire la suiteUne ordonnance singulière
Parle-moi de la nuit comme d’une évidence
Qui caracolerait dans les méandres de l’enfance
Une ordonnance singulière atone et majestueuse
Ombragée de ces humeurs vives ou impétueuses
Ourlées de l’insuffisance d’une voix triste et sombre
J’entends ce corps qui m’abandonne parmi les ombres
Toi, qui fut altier et tentaculaire aux reflets partagés
Nous sommes le bémol de l’indolence, cette évidence
Toutes les nuits sont bleues, étoilées et parsemées
D’une tendresse, d’une caresse, de tant de promesses
Cristallisant les larmes de nos pleurs, le sel de nos peurs
J’ai pour raison de tracer entre les blés un chemin de pierres
Hors de l’eau, extrait des carrières, pour nous sans manière
Un temps fait de rémission, de confession, d’absolution
J’en requiers le caractère insoumis en parfaite rébellion
En totale addiction avec nos évanescences irrespectueuses ?
Je suis la norme, l’hexagone aux frontières ténébreuses
Ce rien infime qui s’embrase, s’insinue parmi nos mimes
Petite chose au grain sucré, particule de miel qui sublime
Le temps d’antan dont la nostalgie s’évapore de nos pores
Je crois aux poses convenues quand d’hier s’élève l’aurore
Le sommeil éternel, le sort, l’instant devenant immaculés
Je porte aux lèvres ce calice avachi sur le canapé corseté
Ton corps aux courbes évasives, tes lèvres interrogatives
S’étendant à l’infini vers les confins de nos exigences vives
Succomber devant l’étrangeté de penser encore s’aimer
Et de tracer sur la toile des affirmations aux dermes parfumés
S’il-te-plaît, parle-moi de la nuit comme d’une évidence
Celle qui s’en alla caracoler dans les méandres de l’enfance
Lire la suiteUn prénom
Sur une paillasse il aime s’abreuver de fruits liquoreux
S’étendre dans une alcôve aux parfums venimeux
Attendre l’aube blanche en lui donnant un prénom
Faire de cet abandon l’extase d’une célébration
Aux dieux de l’imaginaire sans codes, ni raisons
Blancs et noirs sur l’échiquier d’une soumission
Il caresse le rêve insensible de cette apothéose
Une nuit parmi les évidences fragiles de la nuit
Ce triste alcool imbibant l’impavide virtuose
S’affaiblissant en accablant le soleil qui pâlit
Il s’invente des mondes à la lumière qui luit
Elle irradie la pénombre grise de ses labyrinthes
Où la nuit il abandonne ses peines et ses plaintes
Elles se répandent en larves funestes sur ses terres
Souillent le blé de ses espérances fécondes et amères
Alors que s’amplifient ses imperceptibles faiblesses
Lorsqu’il s’endort et qu’à jamais ses cris ne cessent
Lire la suiteVide
Je me sens vide, proche d’un gouffre intrépide
A narguer l’inutile, l’infiniment triste et avide
Dans une hérésie faite aux points cardinaux
Dans la dissimulation du réel, de ce qui est beau
Sais-tu où s’échappent nos forces vitales ?
Dans le trépas d’une réflexion infernale ?
Pourquoi sommes-nous devenus, laids et bossus ?
Alors que tout là-haut sommeille l’ange cruel et têtu
Il rit, se moque, nargue l’irrémédiable fatalité
Celle de notre affaiblissement vers l’ombre nacrée
Elle est là, je la vois lentement hésiter, s’approcher
Possède assez de temps pour ne pas être impatiente
Peut caresser l’orgue, ses touches flamboyantes
Dans le requiem de notre défaite, cette quête
Qui s’incruste dans notre sang, dans nos têtes
Je te parle de nos peines, nos guerres sans haine
Cette routine de l’instant qui abrite nos gènes
Où s’enfoncent les eaux des lacs glacés ?
Où se couchent les soleils des nuits bleutées ?
J’ai l’idéal d’en dessiner le rouge écarlate
De voir nos âmes virevolter comme des acrobates
Il est en nous cette fragilité de l’abîme ironique
Nous irons l’observer sombres et stoïques
Il me reste la nostalgie de nos nuits
Effacées parmi les ombres de l’oubli
Comme une allée entre les blés
Tracée sans barrières, ni pierres
Comme une fêlure entre les haies
Où es-tu l’absence capricieuse ?
Donne-moi cette clé précieuse
Qui ouvre le corps de ta mélancolie
Afin de m’acheter la paix puis la folie
Banalement dans l’absolu d’une ironie
J’ai l’impatience de cette évidence
Mes pleurs en cacophonie de l’offense
Comme une danse, un pas ou une hésitation
Qui s’enroulent autour du totem en rotation
Jusqu’à l’aboutissement imparable
Notre fatalité, l’explosion inébranlable
L’éboulement de tout dans une avalanche
Le néant qui roucoule en prenant sa revanche
Je rêve d’une immortalité silencieuse et furieuse
Née dans l’aurore de nos turbulences impétueuses
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