Quarantaine. Jour 25. Cruel

C’est cruel de nous définir comme des choses immatérielles. Mais, il faut bien se résoudre au vraisemblable au réel. Bien qu’il soir artificiel. Nos deux corps transfigurés selon la grâce et le désir de nos créateurs. Ces génies du mal qui se pensaient des bienfaiteurs.
La fausse bonne idée qui est toi et moi.
Je tangue, perdu dans les limbes synthétiques de nos liquides amniotiques. J’ai ce goût chimique dans la bouche. Je ne suis pas libre. Je ne l’ai jamais été. Toi non plus. Mais nous l’avons cru. Dans des jardins extraordinaires que nous pensions ordinaires. Ils n’étaient pourtant qu’imaginaires et secondaires. Fruits des enzymes instillés dans nos cerveaux. Par des géniteurs castrateurs.
Alors, en ce matin, je me suis une nouvelle fois relevé.
Lire la suiteQuarantaine. Jour 24. Vibration

Je hais les journées lumineuses, les soleils qui rendent les gens dispendieux. Je déteste ces heures luminescentes et flamboyantes. Je rase les murs en portant le poids de ma solitude. Elle vit et vibre en moi. Depuis notre rupture. Que j’endure comme une fatalité. Nos vies n’étaient que cela. Elles étaient des embryons hystériques, juste de simples expériences.
Lire la suiteQuarantaine. Jour 23. Méandres

J’ai voulu partir en croisade pour te rejoindre. Quel chemin prendre dans les méandres de mon âme ? Il existe tant d’impasses. J’ai lutté, je t’ai promis beaucoup de choses avant que tu ne te lasses. Et, ne t’abandonne de désespoir à ne plus me revoir. J’ai souffert de te voir le dos tourné. A notre histoire, à notre espoir, de crever cette vitre de verre venue nous séparer, nous opposer. Moi, aussi, je t’ai tourné le dos. Tuant notre passé de ce coup de couteau.
J’ai pleuré des nuits entières, des journées entières dans la solitude et la pénombre.
Lire la suiteQuarantaine. Jour 22. Confusion

Ma confusion embaume mes journées devant les vitres mouillées. Il pleut si souvent sur nos corps et nos âmes. Je suis du regard le parcours abyssal des gouttes glissant vers nulle part. Je pose mes doigts sur le verre et n’en retient que le froid. Alors qu’inexorablement la goutte de pluie s’abandonne dans une lente et irrémédiable descente. Je pleure. De ne pouvoir l’arrêter, la recueillir. Mais, il existe ce verre entre elle et ma main. Un océan impossible à franchir. On se voit sans jamais se rencontrer. Je pense à toi ma muse, à nos transes, nos appels, nos regards au travers de la vitre de verre. Tu étais belle. Nous étions faits l’un pour l’autre.
Mais, il y avait cette porte de fer.
Lire la suiteQuarantaine. Jour 21. Vie

Je me dois de te l’avouer.
Je ne t’ai pas toujours comprise. C’était l’un de tes mystères. Je l’appréciais ou je l’ai cru. Je ne sais plus.
Je suis ce matin fiévreux, comme tous ces matins depuis que tu reviens hanter mes nuits. Toi, ma muse imaginaire. Tu es le fruit de mes folies intuitives pour rester en vie. Je t’ai créée à mon image, incertaine, cruelle et otage. Nous sommes tous les deux semblables Nos souffrances partagées à l’unisson de notre abandon.
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