Cendrillon n’a plus le bourdon, elle est aux champs, surveillent les moutons. Elle fait le dos rond aux lapins de garennes qui l’ont sacrée reine. Devant une assemblée de chatons faisant des ronrons. Barbe Rousse leur a flanqué la frousse. Se glissant parmi les animaux du manège enchanté. Cendrillon les avait invités pour égayer les festivités. Il ne manquait que les pantoufles de verre. Le carrosse et la mégère de belle-mère. Au repas on a mangé de la soupe de citrouilles coulant de gargouilles. Avec des têtes de dragon faisant des sourires à Cendrillon. On a bu du chouchen, déclamé des poèmes. Dans le soleil couchant assis sur des bancs. Il ne manquait que le prince charmant. Il est vieux, n’a plus toutes ses dents, marche en titubant. Cendrillon veut divorcer. Il faut la consoler. On lui a chanté des chansons. C’était sa fête. On a crié à tue-tête. Pour qu’elle aille mieux pour de bon. Lui disant que les princes charmants n’existent pas. Qu’ils traînent dans les livres, hantent les petites filles. Que ça restera comme ça. Avec de belles pages, de beaux dessins, les yeux qui brillent. Un cœur de guimauve, le loup, ses yeux fauves. Le bal, un orchestre, un air de Titanic. Fin tragique pour romance pathétique. Le carrosse, les roues crevées au bord du fossé. Cendrillon sans roue de secours faisant du stop pour le retour. Elle est rentrée avec les animaux du manège enchanté. Dans un bus entassés à regarder un DVD. Les images n’étaient pas celles d’une bande dessinée. Cendrillon a changé de partition. Cendrillon n’a plus le bourdon, elle est aux champs surveillent les moutons. Elle fait le dos rond aux lapins de garennes qui l’ont sacrée reine. Elle a perdu sa naïveté sera un jour belle-mère. Ferait bien un bout de chemin. Avec Barbe Rousse jusqu’en enfer. Cendrillon ne veut plus de son nom. Stupide et con comme un titre de chanson. Enfin émancipée, elle a pris sa vie en main.