Un jour, un matin

Un jour, un matin, une plage. La lumière qui s’efface. Des silhouettes qui s’enlacent. Dans le décor d’une image. Le sable sous les pieds. Doucement traîner. Sans autre projet. Que de musarder. Dans l’air frais d’un ciel ombragé. Portés par la mélancolie d’un hiver. Sur la terre et la mer. Le silence et ses mystères. Jusqu’où s’abat le regard. Sur le mur des limites du temps. Avec le hasard. De croire au pays imaginaire. Ses soleils rougeoyants. Le soir s’endormant. Quand. La lumière qui s’efface. Délaisse les silhouettes qui s’enlacent. Dans l’oubli d’une nostalgie. Sur la toile d’une plage sans patronyme. Errance d’anonymes. Fantomatiques. Disparaissant dans le mur du temps. Diabolique. Monte la mélodie. Lancinante d’une voie écorchée. Susurrant. Les caprices alanguis. D’un vent endormi. Prêt à se réveiller. Pour tout balayer. Et recommencer. Un jour, un matin, une plage. La lumière qui s’efface. Des silhouettes qui s’enlacent. Dans le décor d’une image. Cette impuissance à ne pouvoir qu’oublier. Des petits bouts de vie fragmentés. Incapable de les réveiller. Ou de les conserver. Dans le congélateur d’une mémoire. Sélective et dérisoire. Cogne le lent mouvement. Du balancier du temps. En semant. Des particules d’étoiles. L’espace d’un instant. Quand se lève le voile. Pudique d’une parenthèse d’éternité. Les yeux émerveillés. Le sable sous les pieds. Doucement à traîner. Sans autre projet. Que de musarder.
Lire la suiteCe matin

Le soleil vient de se lever. Je pars te rencontrer. D’un pas déterminé. Cette idée m’ouvrant les portes de l’éternité. Dans l’air d’un matin embrumé. Je sais. Que tu es là à hanter. Les bois et les forêts. A jouer. A t’approcher. De moi, pour m’accompagner. Le cœur léger. Pour t’amuser. De mes cauchemars angoissés. A me demander. Si, tu ne m’as pas oublié. Pour t’en être en allée. Un soir, dans la nuit d’une triste soirée. Il y a longtemps, depuis tant d’années. C’est presque effacé. Ce n’est pas vrai. Pour toi, je ne veux pas l’imaginer. Pour moi, c’est la peur de mes journées. En attente d’un signe, d’un souffle pour espérer. Tout recommencer. Comme si de rien n’était. Tout au bout d’une allée. Le souffle d’un air parfumé. Le rappel de souvenirs à t’accompagner. J’ose rêver. De te retrouver. A cette heure où l’on allait traîner. Parmi les ombres d’un matin mal réveillé. Il y avait. Le soleil rougeoyant, le froid mordant, tes mains glacées. Nos pas mesurés. Pour ne pas tomber. Sur le sol verglacé. Notre étang aux eaux emprisonnées. Sous une glace compressée. Le silence, les derniers instants d’hésitation entre la nuit et le jour, l’idée. De s’embrasser. Le froid de ton nez. Nos sourires amusés. Ce matin, la gelée s’étend sur les champs et les près. Le soleil vient de se lever. Je pars te rencontrer. En souvenir de ce passé. Je ne sais si je vais te rencontrer. Il me reste le bonheur d’imaginer. Une moindre valeur pour ne pas regretter. De ne pas t’avoir recherchée. Le lot de mes journées. L’attente désespérée. D’un passé. Évaporé.
Lire la suiteUn matin de vampires

Le jour s’éveille lentement. S’étirant sur le firmament. Poussant la nuit. Marquant la fin de l’infini. Au loin doucement. Nos langueurs endormies. Tendrement, chaleureusement. Entre des arbres engourdis. Par un froid mordant. Le sel d’un envoutement. Sur tes lèvres caressant. Mon désir violemment. Dans tes bras me pressant. Aimant blotti. L’obscurité qui s’enfuit. Nos corps transis. Bientôt éblouis. Par un soleil brûlant. La scarification d’un ensorcellement. Sur nos peaux brutalement. Notre martyr irrésistiblement. Vers la mort nous jetant. Attendre encore un moment. Une envie. Les restes d’une vie. Tous deux réunis. D’un amour suffoquant. La brulure d’un volcan. Sur nos âmes irrémédiablement. En poussières nous réduisant. Vers une séparation nous emportant. Rêvant d’une larme de temps. Alanguie. Tombant petit à petit. Toi et moi bénis. Par cet instant. La caresse d’un ultime évènement. Freinant notre évanouissement. Nous effleurant. Avant. Notre effacement. Fatalement. Nous les amants maudits. Errant la nuit. Au bout de l’infini. Un matin de vampires. Notre dernier soupir.
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Ce matin la gelée est tombée

Ce matin, la gelée est tombée. Sur les champs et les près. Ce matin, la gelée s’est allongée. Sur les herbes glacées. Craquant sous les pieds. M’en allant te retrouver. Je sais. Que tu m’attendais. Patiente, frigorifiée. Depuis toutes ces années. Je ne veux pas t’humilier. Je vais d’un pas pressé. Pour t’éviter. De t’impatienter. Dans la tête le requiem embrumé. D’un souvenir embaumé. Le notre, presque oublié. Emporté. Par la rivière venue charrier. Le bon et le mauvais. Entre des rives canalisées. La regardant nous le voler. Sans pouvoir s’y opposer. Ce matin, la gelée est tombée. Pour aviver. La plaie. De nos cœurs marqués. Entravés par la fatalité. De devoir s’effacer. Face à la destinée. Sans pouvoir rien empêcher. Je viens te retrouver. Proche de cette rivière qui t’a emportée. Sans visage, rien à se raccrocher. Dérivant vers l’infini abimé. Sans croix pour se rappeler. Le vide pour imaginer. Tes sourires, nos délires atrophiés. Sous le poids des années. Voilées de s’être égarés. Je suis mortifié. Devant cette impossibilité. De mettre un visage sur le reflet. Du miroir des eaux pressées. Que je suis seul à regarder. Cherchant à te parler. Te dire mes regrets. Je crois que tu peux les écouter. J’ai besoin de le penser. Pour ne pas culpabiliser. Lutter après toutes ces années. Ce matin, la gelée est tombée. Sur la tombe de notre passé. Il le fallait. Pour voiler les couleurs élimées. Cette fatalité imposée. D’être séparés. Toi, dans un monde que je ne peux imaginer. D’où tu dois me regarder. Peut-être me juger ? Je ne t’ai pas oubliée. Cela tu ne peux pas me le reprocher. J’aime te rechercher. Porté par la mélancolie d’un temps effacé. Où l’on aimait. Se retrouver. Dans les champs et les près. Au bord de la rivière, les pieds mouillés. A regarder flotter nos projets. Les laissant dériver. Sur les bâtons que nous avions jetés. Pour les transporter. Les tiens allaient. Plus loin que les miens, une fatalité. Je t’enviais. Un jour, je n’ai pas oublié. Tu es partie les retrouver. Ce matin, la gelée est tombée. Sur les champs et les près. Ce matin, la gelée s’est allongée. Sur les herbes glacées. Craquant sous les pieds. M’en allant te retrouver. Je sais. Que tu m’attendais. J’ai encore la force de l’espérer.
Lire la suiteUn ciel aux multiples étoiles

Volées à la voie lactée. Se balançant accrochées. Dans le silence d’une attente. De tes yeux émerveillés. Tanguent les étoiles impertinentes. D’un ciel pleurant son infirmité. Concession à cette obligation. De forcer la délivrance. De notre profonde dépendance. A observer un ciel étoilé qui serait. Les champs et les blés de fées. Capables de nous faire rêver. Les étoiles, je les ai volées. Pour te les donner. Capturées au fil de leur mélancolie. Pendues devant des murs vieillis. A portée de main prisonnières. De mes pensées amères. Dans tes yeux aucune lumière. Plutôt une prière. En attente d’une liberté. Rendre les étoiles à la voie lactée. Cet endroit où elles te font rêver. Les yeux élevés vers un ciel irradié. Hallucination d’une nuit à tourner en rond. Exécution sans contrefaçon. Demain soir, sans histoire. Elles se seront envolées. Parsemant la toile. D’un ciel aux multiples étoiles.
Lire la suiteMa mauvaise volonté.

D’un geste de la main sur la terre et les blés. S’étend la fumée. D’un jour embrumé. Avec ce pouvoir de vouloir. Changer les couleurs et les saveurs. La teneur de mes humeurs. Rage et fureur. Maquillées de douceur. Pour ne pas faire peur. Je hais le jaune des blés. Leur fadeur. Ils seront ras et verts. Je l’ai décidé. Sur les pentes et les dévers. Finies ces teintes de déserts. Les reflets du soleil. La blondeur toujours pareille. Les filles qui ensorcellent. Leurs cheveux blonds. Comme un appel. Le tout qui tourne en rond. Répétition d’une obsession. Apparition d’une rébellion. Tout sera vert. Les filles aux cheveux blonds. Dans les près et sur la terre. Captation d’une attention. Il y aura aussi. Des matins embrumés. Au gré de mes envies. J’ai ce pouvoir de vouloir. Volé à des dieux capricieux et facétieux. Plane le doute. D’une prochaine déroute. Le refus des blondes. Leur imagination féconde. Pour rester proches des dieux. D’un œil langoureux. Impuissance du merveilleux. A résister aux blondes peroxydées. Je vois mon pouvoir s’effriter. Mes rêves m’abandonner. Monter la brume des regrets. L’envie de refuser. La haine des dieux. L’arrivée de l’enfer. Absence de choix entre les deux. Pour des près verts. Des blondes et leur couleur. La teneur de mes humeurs. Ma rage en fusion. Les près brulés de lave. Totale destruction. Les dieux, les blondes qui en bavent. Un jour embrumé. Un matin pour changer. Le pouvoir de tout pouvoir. D’un geste de la main sur la terre et les blés. S’étendent les fumées. De ma mauvaise volonté.
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