La tombe de notre ennui

J’ai entre les doigts le froid de la mort. Corps muet de notre passé. Il nous reste un cimetière. Fleuri où nous mettrons en terre. L’âme et l’esprit de nos souvenirs. Partis les yeux fermés. Conservant la chair de nos désirs. Leurs odeurs, leur moiteur, sans leurre. Il en sera ainsi. Nos soleils seront noirs. Nos rêves sans espoir. Il a été dit. En scellant le sarcophage. De s’être aimés. Je crois en l’adage. Que nous continuerons à dériver. En bateliers d’un canal endormi. Une nuit où nous étions partis. Fendre les vagues molles de l’ennui. J’ai entendu hululer les hiboux. Se moquant de nous. J’ai regardé des sirènes se prendre pour des reines. Sans voir ni croire en ces miroirs. S’il ne doit rester qu’un reflet. Ce sera le tien à jamais.
Lire la suiteMon éternelle

Avec des larmes de temps. J’ai cru noyer notre passé. Dans un lac amer et salé. Regardant vers demain. Là-bas au fond du jardin. Ce labyrinthe abandonné. Derrière le bosquet fané. Des fleurs de l’été. Où nous allions nous égarer. Tressant des cordes de temps. Espérant un jour nous évader. Il me reste cette pensée. Ces bouts de rien. Ce fil qui me retient. Me donnant le désir de t’écrire. Pour te raconter le néant. De ton absence, ses conséquences. D’autres été son passés. Sans le moindre enchantement. Laissant le goût rance. D’être seul et amputé. Je te parle de déclin. A ma porte demain. Tu attends de moi un poème. Je te parle de blasphème. Cette douleur qui m’étreint. Recroquevillé sur moi-même. Tu me dirais de me réveiller. De me lever, de lutter. Or tu n’es pas là pour me le susurrer. Alors je rêve, je m’endors. Sous un ciel crépusculaire. Sous des étoiles sans lumière. Pendant que dansent les feu follets. De ma pensée venue te retrouver. Je t’appelle mon éternelle. Comme autrefois tout contre toi. Encore une dernière fois. Avant d’ouvrir les yeux. Sur un matin laiteux et malheureux.
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L’enfer ou le paradis

D’un pas pesant tiré par quatre chevaux. J’ai vu passer le corbillard de ma nostalgie. Avec des yeux rubis teintés d’un voile d’infini. Lentement ils progressaient traînant des sabots. Se dirigeant vers l’enfer ou le paradis. Je n’avais pas encore choisi. Dans mes larmes brillaient encore ce rêve interdit. De rejouer avec envie la comédie de ma vie. Dans le délice de ce jeu d’ombres égarées parmi ces peurs qui m’encombrent. Enterrées dans une tombe sous un éboulis. Afin qu’elles ne reviennent plus me hanter. Tout au long de ces nuits où elles réveillaient mes insomnies. Aujourd’hui, je cris, je m’enfuis porté par l’ivresse de ma nostalgie. Cet alcool frelaté du vagabond que je suis. Fait partie de ma vie, me nourrit. Colore de noir et de gris mon âme mon esprit. Il est un tout et c’est ainsi. J’ai voulu m’en séparer nier mon passé. En recherche d’une identité, je me suis égaré. J’avais oublié qui j’étais sur les rives acides de l’infini. Et, j’ai vu passer le corbillard de ma nostalgie. D’un pas pesant tiré par quatre chevaux. Un matin où il faisait beau. Fier assis sur un banc de pierre. Entre les mains le livre de mes regrets. Que je feuilletais sans m’y intéresser. Regardant le corbillard s’en aller. Sans parvenir à m’apitoyer.
Lire la suiteLà où pleurent les anges

La-bas dans la nuit. Là où pleurent les anges. Les yeux tournés vers l’infini. Je sombre, je m’alanguis. Dans l’ombre, je vis. Parmi le silence étrange. Du néant de ma mélancolie. Je suis aux portes d’un labyrinthe. D’où s’échappent des plaintes. Je m’avance vers lui. Sous le poids d’une torpeur. Apaisant mes peurs. Habillé de ses vapeurs. Je marche, je progresse. Habité de cette fausse promesse. Que dans l’ombre où je vis. Brillent les lueurs d’un paradis.
Lire la suiteEnfer

Une faiblesse passagère qui dure des nuits entières. Dans le désenchantement de moments permanents. Pas à pas dans le brouillard et dans le froid. Sur des chemins arides balayés par le vent. Un sentiment de peur d’être aux abois. Marchant en se courbant en piétinant. La tête basse des corbeaux qui croassent. Autour au-dessus une sensation d’être nu. La respiration saccadée l’idée d’étouffer. Le silence et l’abandon dans la mélancolie d’une romance. Lente et entêtante où je me perds amer. Dans une faiblesse passagère qui dure des nuits entières. Les yeux fermés pour croire qu’il est vrai. Ce monde recroquevillé et protégé où glisse l’onde. Sereine de vagues douces et vaines. Dans la permanence de cette récurrence. Bat la mesure des failles d’une fracture. Intemporelle où s’écoule le miel immortel. Rouge sang qui fait battre ton cœur. Sans lui à la dérive je me meurs. Dans un désert aride et austère. Une terre de misère qu’on appelle l’enfer.
Lire la suiteTon absence

A corps et à cœur jusqu’aux frontières de nos erreurs. Pendus au fil vertueux de nos malheurs. Je t’implore. Les bras en croix avec cette odeur de mort. Fatale et viscérale. Concubine de nos temps d’errance. A flirter parmi nos âmes en transe. Frileuses et capricieuses. Je m’endors. Pensant à toi, acceptant cette loi. De ton absence qui me mord. La chair, le cœur, les heures. Dans une peine sans fin. Pantin de ces insomnies. D’où parfois tu m’écris. J’en conjure le sort. Dans l’acceptation de mes torts. Énumérés par l’écho de la calomnie. L’enfer sera notre paradis. Il portera l’odeur du souffre. Endormira nos regrets. Adoucira les méandres du passé. Les pieds au bord du gouffre. A regarder se miroiter. Le vol de corbeaux endimanchés. Planant devant le corbillard de nos vies. J’aurais aimé que tu me souris. Il n’en a pas été ainsi…
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