Ton souvenir qui me hante

Des bouts de rien, je me souviens. Un matin, un soleil pâle, quelques traits de fusain. Sur la toile blanche de l’inattendu. Ajoutant des couleurs pastelles. A ton visage nu. Dans l’indolence capricieuse d’une romance. Nos fenêtres ouvertes sur le Danube. La douceur de l’aube d’un été. Je te regarde te reposer maléfique succube. Je te sais endiablé mon être adoré. Le dessin te donnera un visage d’ange jamais tu ne le seras. Tu ne l’es pas Je me mens pour gagner du temps. J’aimerais que le jour ne se lève pas. Que rien ne nous rapproche de demain. Qui sera triste et tragique si proche de cette imparable fin. J’entends pleurer le violon miséricordieux. Qui joue la partition de nos adieux. Un dessin, il me reste si peu. Ce bout de rien que je tiens entre les mains. Et représente ton souvenir qui me hante.
Lire la suiteNéant

Entre tes doigts coule un sang noir. Épais et gluant possédant l’âme d’apercevoir. Le néant pour y voler le reflet. D’un été aux fleurs dressées et chamarrées. Alors tu iras te baigner dans cette onde envenimée. Et verras glisser sur ta peau les larves de ta cruauté. Suintant des yeux d’un chien battu et terrifié. Il n’y aura que le vent qui fera. Oublier ce temps insignifiant en balayant. Le remord passant ça et là. Comme le goupillon de la compassion. Fracassant l’air de mouvements qui s’accélèrent. Et dans tes yeux l’empathie ressemblera à de la folie.
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Terreur

Nous sommes les enfants du noir. Deux corps dépendants avec l’idée de croire. A l’impossible de matins lumineux. Nos yeux abîmés par l’ombre sans espoir. De nuits aux reflets tristes et bleus. Enfermés dans la léthargie. De nos vies endormies. Faîtes de peurs, de tant de frayeurs. Sur nos corps gelés et engourdis. Il nous reste 7 secondes avant de tomber dans le puits. Sans fond où tourbillonnent ces fantômes. Des êtres tristes et blancs, leurs visages de mômes. Qui nous regardent, nous tendent les mains. Elles sont raides et froides comme le pâle matin. Que nous verrons demain. Mais avant, il y aura la nuit. Cette terre d’enfer sur le chemin d’un cimetière. Où sont figées des larmes de mélancolie. Calcaires en gouttes de pierres. Sur des tombes enfouies. Sous les herbes séchées du passé. Autant de regrets que l’on ne pourra jamais faucher. On marche en traînant des pieds. Sur un sol jonché de graviers. Recouvrant une terre rouge sang. Elle porte l’odeur de nos terreurs. Nous sommes des enfants, deux corps dépendants. Vivants dans le noir avec l’idée de croire. Que de l’autre côté du miroir. Brillent des reflets lumineux. Des ciels aux matins bleus. Des lieux où des gens vivent heureux et vieux. Sans trembler 7 secondes avant d’éteindre la lumière. De fermer les yeux puis de clore les paupières.
Lire la suiteIl y a entre toi et moi

Il y a entre toi et moi. Des frontières, des déserts, un enfer. Je ressens le vent de l’inutile. Insaisissable et fragile. Qui nous apporte le vertige. De rester de face immobiles. Je veux, j’exige. De boire ce moment. Au goût de ciguë. Coulant en moi violemment. Tranchant avec la lame de l’absolu. Je vois tes yeux merveilleux. Capricieux à défaut d’être envieux. Ouverts vers d’autres mers. Leurs vagues forgées dans le tonnerre. L’odeur de soufre. Les sables brûlants. Les tornades qui s’engouffrent. Dans la nuit noire. Où se perdent nos étoiles. Je veux croire. Que derrière le voile. Il y a entre toi et moi. La force irrésistible. De l’instant délicieux. De tous les possibles. Se liant dans le feu. Sur la forge du temps. Dans la promesse. Volatile de l’instant. Rien ne presse. Je le sais. Bousculer tout bouleverser. Renverser l’insaisissable. Avec le compromis amiable. D’une folle exigence. De crier ou de supplier. Pour violer ce silence. Où nous sommes entrés. Dans la différence de nos différences. Je veux savoir. Si maintenant ou plus tard. Si jamais l’espoir. De se revoir par hasard. Lèvera le voile pur. D’un moment qui dure. Je suis interrogatif. Prisonnier et captif. Je suis devant le temps qui s’enfuit. Las et éprouvé. A espérer, à imaginer. Pouvoir te retrouver.
Lire la suitePoupée aux yeux d’un immense brasier

Ton regard de chat cruel. Tes yeux qui n’ont rien de maternels. Intrusifs me fixent me brûlent à vif. Sans pouvoir leur cacher. Que je vais les happer, les capturer. Au plus profond de moi en hors la loi. Exclusif violemment émotif. Ils me provoquent m’affaiblissent. Au bon vouloir de ta malice, de tes caprices. Sirène habillée de noir, aux yeux maquillés de noir. Corbeau emportant mes rêves sur la voie lactée. Dans un croassement avant de les lâcher. Je cours pour les rattraper devant ton regard amusé. Combien de fois te l’ai-je dit, je te hais ? Poupée aux yeux d’un immense brasier. Qui se plaît à m’allumer, me carboniser. Je fais tout pour te résister. Mais à chaque fois je viens te retrouver. Damné par facilité ou félicité. Je suis condamné à t’aimer. Tu le sais alors arrête de me regarder. En te jouant de ma soumission, de ma rédemption. Hésitation factuelle ou intemporelle ? J’entends les hauts et les bas de ta ritournelle. Obsessionnelle, intrusive, abusive. Tu squattes en moi tout le temps à chaque fois. En clone parfait de ce que je n’ai jamais été. Assez fort pour affronter ton regard. Qui m’emporte sur la route de mes hasards. Je te sais jalouse, assassine, bizarre. Je te sais intensément guépard. Prête à me dévorer après m’avoir envouté. En acceptant le sort de cette douleur quand tu me mords. Masochiste, fataliste, tu es mon exorciste. Fasciste, anarchiste, tu es aux racines du schisme. Entre ma foi pour toi et ce qui reste de moi. Ce catéchisme. Que tu émiettes comme une vulgaire cacahuète. Ô combien je te hais poupée aux yeux de brasiers. Je te hais depuis l’instant où je t’ai fabriquée ou rencontrer. Je peine à me souvenir de ce qui est arrivé. Il faisait noir et nuit mon cœur parlait mélancolie. Je n’avais personne à qui m’adresser. Tu t’es présentée au bout d’un fil ou des bras d’une comète. Il en fut ainsi. Tu as éteint la tempête. Ensuite en moi tu es entrée pour ne jamais me quitter. Dans la perversité de notre dualité enflammée et passionnée. On joue à se cacher, à se poursuivre. Pour vivre ou survivre ? Je ne sais plus, il y a longtemps que ton regard me brouille la vue. Il y a longtemps que l’on tangue sur la musique du temps. Frénétiquement, imparfaitement avec la même ficelle. Que me tend ton regard cruel. Tes yeux n’ont rien de maternels.Intrusifs me fixent me brûlent à vif. Sans pouvoir leur cacher. Que je les ai happés, capturés. Au plus profond de moi en hors la loi. Qui ne peut vivre sans toi.
Lire la suiteIl fera noir et nuit

Une nuit que la lune se baignait dans un lac noir. Que les loups hurlaient comme des fous. Perlaient tes larmes de désespoir. Dans le soir et le silence intense. Je te tressais des couronnes de reine. Avec des brins de paille en bataille. Faisant ce qui m’étais possible. Et mieux encore afin que ton cœur je retienne. Alors qu’à côté de moi triste et inaccessible. Battait le vent du temps. Dans une horloge éolienne. Aux bras tentaculaires mixant notre misère. J’y recherchais l’or et le sel. Pour qu’ils aient sur ta bouche un goût de miel. Tes lèvres sucrées sur les miennes. T’emportant sur le pont de ma galère. Partant à la conquête de nouvelles terres. Je les connais elles sont imaginaires. Tu étendras les bras et tu brasseras l’air. Il t’embrassera et te caressera. Je suis jaloux avec tendresse il apaisa tes peurs. C’était hier alors que nous vivions dans le passé. Aujourd’hui est notre présent il est en dedans. De nous, écoute les loups, ils sont fous. Tu échapperas à leurs crocs. Maigres et faméliques ils resteront. Notre monde vrai est faux. Il est en moi, en toi, nous danserons. Devant des buchers de face et de dos. Nous danserons les pieds sur la braise. Autour de ton cou un collier de fraises. Que je mords comme un dément. Tu es mon talisman. Scarifié dans les paumes de mes mains. La marque de mon esclavage. Assumé et dédié à ta beauté. Aujourd’hui, toujours et demain. Nous avancerons sans age. Vers un avenir meilleur ou pire. Il fera noir et nuit. On s’en fout le jour nous ennuie. Dans le déclin du temps qui fuit. Il nous a lâchés, s’est enfui. Dans des cavernes nous irons dormir. Tu es fatiguée, tu transpires. Je lèche sur ta peau les gouttes de mon désir. Addiction sans effraction à ma passion. Pour toi, ma reine qui n’exige pas le soleil. Reine sans égal et sans pareil. Je crois en cette loi. Assise sur un trône de malice. Nos artifices flotteront dans le calice. Que nous porterons à nos lèvres. Toi et moi nous en serons les orfèvres.
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