Une vision, une illusion

J’ai eu une vision, tu dirais une illusion. Un tremblement sous la voute de nos émotions. Cette entente, nos compromissions. L’absolution irascible à profusion. Que j’ai gravée dans un cercle impossible. Aux courbes plates et en lettres d’exception. Venant résumer une pensée sensible. A nos extrêmes inhospitaliers et associables. Je crains cette lave iconique et dramatique. Consumant le derme irrévocable. De nos frustrations et de nos abominations. Scarifiées au soleil couchant et versatile. Quand la larve se fait papillon. Et que les fées copulent avec des démons.
Il reste si peu de place. Pour deux fous, vent debout. Face à face dans le tourbillon doux. Des alizés venus des pôles de nos extrêmes. Là où s’endorment les gens qui s’aiment. D’un sommeil de bon aloi. Je crois en ce mensonge, l’enfant de mes songes. Par aisance, par facilité, par confiance. Capricieux, enjôleur et facétieux. Pour transfigurer ce tour de passe-passe. D’un magicien orgueilleux, à double face. Comme ce temps qui s’efface et m’agace. Parle-moi de nos insuffisances. Avec une couronne de reine sur la tête. Je tremble, je frémis dans cette tempête. En balayant nos verbes, notre arrogance. En surbrillance de nos insuffisances.
Je caresse l’idée simpliste d’être un équilibriste. Sur un fil tendu au-dessus du vide sidéral. De nos infirmités, chancelant faible et pale. Devant ton regard perçant et animal. Je griffe l’arbre de nos cœurs brisés. Frénétiquement comme si j’étais un enfant. Et, je trempe mes lèvres dans le calice. De nos larmes sèches et infusées. Parmi les salines de nos caprices. Là où s’évapore le sel intemporel. De nos attentes inexpressives. Je reste fataliste et corrompu. Minimaliste et sans absolu. Sous le soleil noir de couleurs vives. Ma peau se teinte de sombre, mes pensées se cachent parmi les ombres.
Il ne me reste que l’abandon comme pardon. L’absolution comme prostration. Ne me juge pas cette fois. Encore une fois. Comme autrefois. Quand effondré, je t’appelais. Pour me relever, éviter de me juger. Un acte de bonté ou de facilité ? J’étais à ton image. Inexpressif et possessif. Tentaculaire parmi mes humeurs crépusculaires. Sage, je te comptais mes rêves inaboutis. Parmi les dérives addictives de mes oublis. Rejetant le passé enfoui en-dedans. Dans le firmament insolent et envoutant. De mes tremblements sous la voute de nos émotions. Cette entente, nos compromissions. J’ai eu une vision, tu dirais une illusion.
Lire la suiteLes nuits insolites

Donne-moi les clés des azurs multicolores. Ces tremblements fourmillant de sensations inodores. Posés comme des cataplasmes sur nos fureurs. D’argile et de sel ravalant notre avarice au rang inférieur. Et, je succombe à tes frénésies impulsives. Caractérielles et excessives, toi l’âme vive. De l’errance de mes sursauts stratosphériques. Entre paresse et volupté volcanique. J’ai le goût d’un sang impur sur mes lèvres. Mièvre et infaillible en provenance de toi. L’addiction de mes nuits insolites et sans foi. Où les corbeaux volent bas, là-bas jusqu’au trépas. Où nos corps irradiés restent las. J’ai l’impudeur de dessiner ton visage sur le sable. D’attendre le vent balayant cette fable. Comme si nous n’avions jamais existé. Et, je m’étends dans le houblon de cette mise en bière. Extatique sous la voie lactée. Emprisonné dans ce monde onirique. Fier d’être de marbre et de fer.
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L’esclave démodé

Je nargue cet avenir présenté comme le baume de nos plaies. Ce demain qui serait mieux que des océans de nostalgie. Alors que des clowns porteront de beaux habits. Joueront des pantomimes en faisant des pieds de nez. Comme si la magie de l’instant n’avait jamais opéré. Puis je m’endormirais sur des oreillers de pierres. Aux couleurs grises rappelant un passé meilleur. Moi, l’esclave démodé d’un temps sans manière. Écrivant au microscope des lettres capitales. Pour des fantômes incertains et analphabètes. Bêtes aux humeurs animales, minables crevettes charmant des crotales.
Lire la suiteEnnui

J’implorerais l’inutile comme l’enseignant de mes vertiges. Dominant le monde depuis mon HLM. En rognant ce trognon de pomme qui m’afflige. Déprimé avec sa peau plissée comme un jour de carême. Je tuerais mon ennui de pesanteurs indignes d’un selfie. Je cracherais des mégots pétris de mes insomnies. Et, lorsque le soleil se couchera avachi. Je caresserais du doigt mon ombre. En lui promettant un jour de la libérer. Pour qu’elle puisse s’habiller de couleurs sombres. Virevolter comme un papillon au-dessus des volcans. Et jurer qu’elle vient de m’abandonner dans le firmament.
Lire la suiteSous le vent

Je pense au passé sans chercher à l’épargner. Par des mots subtils ou des remarques futiles. Qui pourfendraient l’instantané comme pour mieux le fracasser. Puis dans un champ de ruines l’émouvoir par des regrets. Devant un bouquet d’œillets s’étiolant sous le vent. Cette larme quand sur le quai les passagers se sont évaporés. Avec des baisers accrochés à des ombres oubliées. J’invoque la solitude comme le paravent. A ces émotions destructrices et castratrices. La violence de leurs effusions intemporelles. Ces bousculades forcément émotionnelles. Testaments des ravages de tant d’orages.
Lire la suiteImmobilité

J’aime cette richesse futile. L’inutile de nos propos. L’envol statique de nos immobilités. Comme ça paradoxalement. Pour que dure le temps. Tout le temps jusqu’aux portes de l’éternité. Que nos paroles frapperont avidement. Plus tard quand viendra l’instant. J’aime cette irrationalité. Qui nous porte et nous transporte. Un soir, un matin, sans fin. En se répétant chaque jour. Pour que dure toujours. Ce plaisir qui transpire et que l’on désire. Ce besoin oppressant et envahissant. De répéter le temps, en maîtrisant le moment. De le goûter, de le savourer comme s’il était le dernier.
Mais, il y a dans la joie tant de tristesses. Des parcelles noires chargées de rudesses. Des éclats de charbon sans chaleur. Extraits des mines intemporelles de notre humanité. Morcelée en puzzle écartelant nos fureurs. Dans une image floue et décomposée. Je ne me souviens plus de l’originale. A-t-elle seulement existé ? Je ne soutiens plus cette idée infinitésimale. Et, je m’en remets à cette richesse futile. L’inutile de nos propos. Comme baume à nos humanités excessives. Longuement étalées d’une main évasive. Je tremble sous la douceur de sa chaleur. Animalement candide, calmant mes phobies caricaturales. Oppressantes et brutales.
Nous irons les échanger sur un banc de bois. Toi, jouant à la marelle ; moi, acceptant ce rituel. De tutoyer l’enfer puis de grimper au ciel. En quelques mouvements, agitant le vent. Je ne sais pas si ailleurs. Ils nous en porteront rancœur. De nos joies, de nos cris tapageurs. J’aime cette idée de dompter l’irascibilité. Cette émotion intemporelle comme une cuisse potelée. La silhouette de tes enchantements. Le calice de mes étourdissements. Et, j’irai saoul sur des rives d’argent. Colporter les étincelles du feu de nous deux. Gratuitement avec cette richesse futile. De l’inutile de nos propos.
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