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gothique et romantique

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Nous vivions nos dérives

Publié le 2 Déc 2019 | Aucun commentaire

Tout juste sortis des ourlets des intempéries. J’allais sur des mers rocailleuses aux ciels abscons. Parlant à deux goélands des grands mystères mystiques. En ces temps vertigineux et si souvent oniriques. Nous vivions nos dérives, inattentifs à notre conspiration en réunion. Je leur lisais du Baudelaire, ils caquetaient, le bec en l’air.

Nous nous disions mélancoliques. Mutants et pacifiques. On se retrouvait sous un parapluie à l’abri de la pluie. Jouant aux osselets avec des vertèbres de requins. Pariant des coquillages sur la table d’un casino de plage. On se saoulait avant de gerber sur le sable fin. C’étaient des petits riens venus enrichir notre quotidien.

Brisant nos chaînes morales. Plus forts que moi à l’orale. Les goélands récitaient du Rimbaud. A grands coups d’ailes dans le dos. Nous étions nostalgiques de nos fêlures existentielles. En contemplant nos tatouages intemporels. J’étais fier d’une sirène aux couleurs délavées. Qu’ils reluquaient sur un mollet à la peau fripée.

Nous faisons des concours de mémoire. Je déclamais les poèmes saturniens. Verlaine répondait un goéland taquin. Nos précipices mêlaient l’aube et le soir. Nos abysses étaient à multiples tiroirs. J’escaladais des cascades de glace. Avec un piolet aux dents salaces. Devant des goélands faisant des caprices. Et tombant amoureux d’une actrice.

En contemplant un étang mort avec des mannequins. Tous en transit et récemment évadés d’un magasin. Je m’accrochais à mes poèmes saturniens. Comme un désespéré, un mort de faim. Seul dans cet impasse, il me restait à faire face. A ma mélancolie, un chrysanthème en boutonnière à ma nostalgie.

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Nos adieux

Publié le 24 Nov 2019 | Aucun commentaire

Je vis, je maudis. Le temps irrévérencieux de nos adieux. Sur le quai d’une gare au hasard. De nos palabres pour comprendre le monde, le faire et le défaire. Tout en frayant avec les avatars de nos cimetières. Dans l’allégresse d’une procession sans compromission. Sur le platine de nos désaccords miséricordieux. Quand dans la cacophonie ubuesque de nos frémissements gigantesques. Tanguent les radeaux noirs de nos ragots.

Vieux ou jeunes, vulnérables ou incontrôlables. Mélomanes d’une vie sans accord. Épouvantables voire même capricieux. Vibrent ces mots captifs de nos détresses passagères. Hors du champ des probabilités vulgaires. De se tromper puis de déchirer le parchemin gravé. Avec nos initiales nuptiales. Endormi au fond d’un tiroir gris. Dans une cave où l’oubli est infini. Alors que se fige une myriade d’étoiles polaires.

Je vis, je maudis. Les allées infusées d’un automne parfait. Fières et altières. Se courbant sous l’ouragan. Jouant avec le vent et ses boniments. Propageant leurs feuilles mortes en s’endormant. Comme des messagères de soirs courts et amers. Quand l’olivier a oublié les ciels de juillet. Quand nos étés sont juste carbonisés. Alors que nos doigts se contractent sous un froid. Absolu et résolu à imposer sa loi.

Présente et envahissante. Sans foi, atrocement fallacieuse. Qui voudrait sculpter un imaginaire déformé. Où il n’y aurait que la souffrance de gracieuse. Mais, quoi qu’il advienne ou survienne. Quand les pleurs se veulent enjôleurs. Et aboutissent à enjoliver nos erreurs. Se dresse le temple d’un idéal étriqué. Il fut, il a été. Un soleil partagé et oublié. Alors que s’abat le rideau d’un spectacle raté. Le temps irrévérencieux de nos adieux.

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Errance

Publié le 18 Nov 2019 | Aucun commentaire

J’ai cette folie de croire dans l’impossible espoir. De nos deux corps de lassitude éteints. Devant le firmament de nos étincelles s’affaiblissant. Alors que grandit dans le lointain le bruit vain. D’une cavalcade héroïque venue nous secourir. Je ressens l’abandon et le froid comme autrefois. Transfuges de nos défenses cataclysmiques. Quand nous étions des démons asthmatiques. Souviens-toi de l’emprise du néant. Sur nos corps aux reliefs envoûtants. Nous allions de près en collines, de terres vierges en forêts. Haletant en excitant le feu en de-dans.

Je n’ai plus de définition pour nos outrances, nos exagérations. Comme si être tempérants devenait exaspérant. Je poursuis l’inutile avec le cercle infernal. De répéter chaque jour le puéril, le banal. Et de me pelotonner à tes pieds. En chat versatile et incorruptible. Il me reste ce verset à mes infirmités. Pour atrophier ta pensée imputrescible. Je suis captif de tes errances approximatives. Ces choix qui révèlent en toi. Tes projections imaginatives. Mes aurores boréales à moi. Je me contente de peu. Je te mens en affirmant tes propos valeureux.

Il le faut pour tordre le temps. Capter ton attention quand il est encore temps. Sur le parchemin de nos anciens chemins. La où les loups hurlent comme des fous. Dans la sarabande vertueuse de nos errances tapageuses. Je suis mélancolique et agnostique. Tu es nostalgique et pratique. Tout nous sépare. Tout nous accapare. Collés et accolés à nous apprivoiser. Depuis une éternité à jamais scellé. J’ai cette folie de croire dans l’impossible espoir. De nos deux corps de lassitude éteints. Devant le firmament de nos étincelles s’affaiblissant.

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Les rêves illusoires

Publié le 7 Nov 2019 | Aucun commentaire

Dans le requiem de rêves illusoires. Parmi les symptômes d’une triste farce. Filtre l’ivresse du crépuscule d’un soir. Sur le velours morose d’une froide litière. Dans l’alcôve d’humeurs éparses. S’endort le festin d’une profanation des symboles. D’hier et sans remord jusqu’au ras bord. De promesses les plus folles. Cajolant leur fureur, méprisant leur pesanteur. En talismans d’instant furieux. Quand ils abondaient liquoreux. Sur le derme et le drap, puis. S’évanouissaient dans les mensonges d’une nuit. Éparpillant lassitude et amertume. Sur les labours de terres arides.

J’exhume ces fragments, caresse leurs rides. Profanant le sacré et l’oublié. Dans le requiem de rêves illusoires. Frémissant devant le miroir. D’une aube défragmentée. Qui s’alanguit dans sa robe évaporée. Répandue sur les vergers et les marais. Et, mord le froid dans nos corps. Alors que nous irons dehors. Immoler l’heure d’une nuit. Dans une fulgurance inassouvie. Ondoie sa frénésie, sa poésie. Comme une saveur prophétique ou dramatique ? Restant mélancolique sous les a coups de l’ouragan. Filant entre les doigts sur le carmin de jours sans fin. Alors se lèvera un soleil incertain. Quand se dresse la bougie de nos matins endormis.

Je deviens mystique ou agnostique. Restant statique devant l’illusion. Faisant d’elle une incarnation. De solitude sur la magnitude. D’errances inconstantes. Quand l’esprit veut croire. Dans le requiem de rêves illusoires. Tente d’écrire un testament improbable. D’illuminations provisoires. Vers des avenirs affables. Petite abeille emmène-moi sur tes ailes. Où tu veux, insolemment, pudiquement. Quand le soleil sera brûlant. Exagérément. Dans ce temps imprudent. J’imaginerai le firmament. Avec le puzzle de ses boniments.

J’oppose aux impostures majestueuses. Les faiblesses de tendresses vertueuses. Comme des cicatrices salvatrices. Pour rappeler les méandres de notre intimité. Ce soir ou un autre soir ? Quand le noir sera sur nous inanimé. J’irai aux confins des lumières de l’ère glacière. Lorsque s’aimer relève d’un acte de paix. Comme une déviation de nos frustrations. Soyons prospères et riches d’espoirs. Dans le requiem de rêves illusoires. Marchons fiers en glorifiant sans manière. La mélancolie de nos âmes crépusculaires.

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En battant des ailes

Publié le 31 Oct 2019 | Aucun commentaire

Tandis que les loups traçaient leur chemin vers un prochain festin. Pendant que les rapaces planaient rassasiés au-dessus des blés. Alors que les requins draguaient affamés les fonds marins. Et, que les paresseux se traînaient à la queue leu-leu. Dans une ruelle un corbeau s’envolait battant des ailes.

A quelques lieux de là se levait une aube immaculée. Étirant un voile vaporeux sur une terre labourée. Des cerfs erraient fatigués et éprouvés. Traînant leurs pattes ensanglantées. Après une nuit de brame sans pitié. Pour les beaux yeux d’une biche amourachée. De soupirants lancés vers elle dans un sprint effréné.

Durant le songe pesant d’une nuit d’automne. Lorsque la feuille se maquille et se recouvre d’or. Alors que sa dernière heure sonne. Pour un vol et puis s’endort. Tapissant la mousse de couleurs rousses. Là où le renard court aux trousses. De rats ignorants et agnostiques. En recherche de carcasses faméliques.

Avant que le soleil ne monte vers un zénith enflammé. Sur une plaine s’étirant dans une journée apaisée. Où se murmurent quelques boniments colportés. Par un vent impertinent. Pour quelques heures d’apesanteur. Tapissant l’ambiance d’un temps apaisé. Inévitablement périmé en fin de journée.

Là nous irons nous promener. Entre chiens et loups. Nos ombres informelles n’étant que factuelles. Ou évasives et fortuites. Pendant que dans le ciel s’amoncellent. Des nuages et d’autres images en otages. De nos imaginations en accélération. Parle-moi de cette folie qu’on appelle poésie.

Fais vibrer en moi la petite musique inaboutie. D’un requiem infini. Celui de nos errances passagères et familières. Parmi les forêts où poussent le muguet. Sur des plaines saturées d’or et de blés. Quand tout paraît programmé pour être parfait. Nous lapant avidement l’excellence de cette indécence.

Sculptée avec des yeux aveugles. Jouée avec des oreilles sourdes. Laissant des cœurs émerveillés. Devant un veau qui meugle. Ou un champ de lampourdes. La poésie qui habite la vie. Qu’elle soit altière ou roturière. Colore notre existence routinière. Cent fois de mille manières.

Tandis que les loups tracent leur chemin vers un prochain festin. Pendant que les rapaces planent rassasiés au-dessus des blés. Alors que les requins draguent affamés les fonds marins. Que les paresseux se traînent à la queue leu-leu. Et que dans une ruelle un corbeau s’envole en battant des ailes.

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Le message lunaire

Publié le 29 Oct 2019 | Aucun commentaire

Je vais t’écrire un message lunaire. Que tu liras dans la lande austère. Là où nous allions tuer le lion. En regardant s’en aller la cohorte de nos légions. Tandis que bruissera la rumeur de quelques notes. Provenant de nos complaintes, de nos peurs idiotes. Devant l’impuissance de ne pouvoir contracter. Le temps, ses mirages, l’espace d’un instant.

Je te parlerai de l’inutile. Par provocation, par hésitation. En croyant qu’il est facile de concilier le futile. Avec nos urgences omnivores. Leurs crocs mordant à mort. Dans le bouclier tendre d’un cœur à fendre. Comme du vieux bois mort. Prêt à se briser, prêt à brûler. Dans l’âtre d’une quelconque cheminée. En s’évaporant vers l’éternité.

Je sécherai tes larmes. Avec des mots indigents voire même prudents. Pour ne pas violenter la mélodie défragmentée. Vierge et luttant sans arme. Devant tes rêves inachevés et oubliés. Où sont passées ces espérances s’extirpant de l’adolescence ? Tes oriflammes en tête du cortège. De tes conquêtes programmées et effacées. Sous la glace, le froid et la neige.

Je tenterai de souffler le chaud et l’ardent. Capable de réconcilier autrement. La crainte idiote d’avoir tout manqué. Ce sentiment atrophiant toute vérité. Venant mordre et empiéter. Les belles lettres d’une légende avérée. Mentionnant le fort et le bouillonnant. Venus te porter et t’emporter. Tout au long de ces années.

Je graverai avec le silex. De nos oppositions exaspérées. Sur la pierre nos anciens réflexes. De se protéger et de s’aimer. En s’opposant, en se jaugeant. Pour s’amuser et alimenter. Dans le foyer la haine de s’étioler. Comme si elle n’était pas une fatalité. Venue nous accompagner, nous éprouver. En tapissant nos murs de fractures. Ayant forgé nos armures.

Je policerai les remparts de nos forts. Là où nous nous protégions avec nos hallebardes. Là où nous nous cachions du triste sort. Face à ces humeurs pesantes et blafardes. Quand l’aube divorçait de la nuit. Et que le froid dictait sa loi. Sur la tiédeur de nos corps lourds. Ainsi nous parlions du présent comme toujours. En hésitant comme si nous parlions d’amour.

Je jouerai avec les mots. Par des accords et des rimes improbables. Afin d’écrire ou de traduire. Le murmure insolent du ruissellement de l’eau. Tatoué sur notre peau comme une fable. Inacceptable et vulnérable. Psalmodiant le bégaiement de nos jours lancinants. Dans la lande austère. Là où nous allions tuer le lion. En regardant s’en aller la cohorte de nos légions.

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