Quarantaine. Jour 49. Routine

Le chat n’a pas de nom. Je me suis demandé si je devais lui en donner un ? Pour quelle nécessité ? Il suffit que nos regards se croisent pour échanger. Nous avons tant de choses à nous dire. Tous ces petits riens qui font notre quotidien. S’étirer le matin, son coup de tête sur mon visage, mes mains qui caressent ses oreilles puis son départ vers un coussin. Nous répétons chaque jour ces temps de vie. Un rituel de paix, de bonne entente mutuelle. Une routine qui nous équilibre. Je le quitte parfois le soir lorsque mon ennui titille ma nostalgie .Je vais de par les rues vides à pas lents. Doucement, je remonte ma rue. Sombre, pour ne pas brusquer ma mélancolie.
Lire la suiteQuarantaine. Jour 48. Silence

Je préfère nos silences
J’observe le chat. Il se lèche, dort et mange. Parfois, je me lève. Ce mouvement le dérange. Nous accommodons nos présents par des morceaux de respects mutuels. Lui, se couche sur le canapé du côté du radiateur. Je choisis le froid d’une fenêtre sur une rue sans soleil. Lorsqu’il a faim, le chat s’étire et miaule. C’est un code entre nous. Il parsème notre vie de confinement de quelques temps d’agitation. Comme le bruit sec des croquettes tombant dans un bol vide. J’ajoute un peu d’eau dans une tasse. Puis, je me pose dans le canapé en regardant la nuit arriver.
Lire la suiteQuarantaine. Jour 47. Imposition

La platitude de la monotonie de ces journées n’a d’égale que les couleurs sombres qu’elles portent en uniforme d’une pensée sans idée. Elles me lassent, m’agacent. Leur bienséance nauséabonde pue le mensonge. Pour exister et se répéter. Pire encore, elles lissent la pensée de chaque matin avec une raie au milieu. Ce fossé moral qu’elles ne franchiront jamais de peur de ne plus pouvoir se répéter. Qui s’intéresse à elles ?
Moi, car elles se sont imposées.
Lire la suiteQuarantaine. Jour 46. Blabla

Je vis dans la fatalité de ma destinée. Celle que tu as choisie pour moi. Je ne t’avais rien demandé. Aurais-je seulement voulu naître sous cette forme ou bien sous une autre ?
Je me le demande parfois. Je me mens aussi. Je me pose cette question, chaque jour, dans la lassitude de ma solitude. Là, vautré devant un poste de télévision à regarder l’agitation, tout ce blabla inutile et caricatural de gens qui aiment à s’entendre parler. Tous se répètent à l’infini comme si nous étions trop bêtes. Comme si nous ne les avions pas compris.
Hélas si …
Lire la suiteQuarantaine. Jour 45. Regards

Nous avons avancé à petits pas. Tu venais me voir plus souvent. Nos regards se croisaient plus longuement. Je sentais ma poitrine se soulever doucement, respirer avec application ces moments privilégiés. Tu essayais de me parler de tes yeux, je m’attachais à y répondre. Dans un accord silencieux et merveilleux. Je me souviens de ces instants comme d’un temps joyeux.
Lire la suiteQuarantaine. Jour 44. Fragilité

Puis un jour…
J’ai croisé ton regard. Longuement. Tu avais le temps ou tu l’as pris afin de lire dans mes yeux autre chose qu’une simple observation clinique. Tu en as étais surprise. J’ai vu ton corps légèrement tressaillir. Comme si soudainement tu sortais de ton univers habituel. Pour devenir plus humaine ou simplement plus naturelle ?J je l’espérais. Que pourrions-nous partager sans cette fragilité humaine qui doit nous habiter ?
Nous ne sommes pas que des êtres d’éprouvettes.
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