Soleil

J’apostrophe en jurant ce soleil me narguant.
Tombant là-bas derrière l’horizon en me délaissant
Alors que le vent tournoyant se lève en caressant
Les lèvres des haies, les bordures des champs
Dans un dernier soupir regrettant en s’endormant
De partir maintenant vulgairement en s’agenouillant
Derrière les branches d’arbres infiniment dominants
Jusqu’à demain pendant qu’une nouvelle nuit se profilant
S’introduit parmi des ombres s’étirant en se réveillant
Les yeux écarquillés vers un couchant s’affaissant
Ce grand ténébreux aux arabesques s’élevant
En chassant les lueurs d’un jour se diluant
Pendant que je pleure ce soleil s’abandonnant
Comme une oppression sur mes épaules se voûtant
Lire la suiteD’hier

J’aurais aimé dresser sur l’horizon les oriflammes de nos colères
Peindre des années entières les couleurs fauves de nos misères
Dessiner le visage de tristesse d’une mer submergée de mélancolie
T’apporter des fleurs quand la pénombre est linceul de nostalgie
J’aurais aimé gravir les remparts des châteaux de nos souvenirs
Croiser entre leurs pierres les fantômes d’hier poussant des soupirs
Épouser le temps comme on souffle sur le vent pour le rabrouer
Intimider le passé et l’humilier de nous avoir abandonnés
J’aurais aimé dresser sur l’horizon les oriflammes de nos colères
Peindre avec mes mains un monde invisible pour en être fier
Parader dans les rues et les allées, te regarder et t’impressionner
Jurer que rien n’a changé, les exceptions, les mensonges, les vérités
Exploiter l’or du présent et le vendre d’un regard désargenté
J’aurais aimé dresser sur l’horizon les oriflammes de nos colères
Des étendards colorés d’une tête noire, cette alliée empoisonnée
Et peindre des années entières les couleurs fauves de nos misères
Lire la suiteRessenti

Ce matin dans le ciel le soleil s’éleva
Le froid de la nuit était encore sur moi
Je ressentis sa présence comme autrefois
Sur ce chemin où je marchais à petits pas
Il y avait aussi ce silence présent et subtil
Cette trace de notre immortalité invisible
Je me suis arrêté devant ce soleil immobile
Et ressenti toute l’immensité de l’inaccessible
Lire la suiteNos nuits

Il y a cette inconstance de l’âme Cette faible tentation du vulgaire Comme une étincelle qui enflamme D’une enjambée capricieuse et légère Des barrières de lierres et de pierres Je la vois libellule de mes variations Intérieures lorsque la pénombre m’assaille En ces nuits où s’éparpillent mes aspirations Pour un nouveau monde et ses broussailles Je m’écorche les mains sur leurs ronces Coule le sang noir et morose qui dénonce Les enflammées victorieuses de ces ombres Allongées sur des canapés devant une cheminée Elles me narguent venant accaparer en nombre La mélancolie fragmentée de mes fragilités Je leur parle, je les séduis,je les ennuie Alors que paresseuse s’étire doucement la nuit Nous allons dans cette prostration incertaine Sur les sentiers périlleux de la moraine Sol de pierres et de glaces, désert inanimé Terre de nos refuges et de nos repères imaginaires Cette oasis si proche de nos enfers émerveillés Où tes yeux se ferment la nuit et les miens aussiLire la suite
Un horizon intérieur

J’ai en moi l’immortalité de rêver
D’embrasser un horizon intérieur
Fait de pénombres et de lueurs
Hanté par des fantômes habillés
De lambeaux de rires et de pleurs
Profondes cicatrices qui embellissent
L’aube lorsque les yeux se plissent
Devant un soleil illuminant le firmament
Je le regarde avec des yeux d’enfant
Il est la barrière de l’imprévisible
Celle qui me protège de l’invisible
Terre de mes excès imprescriptibles
Je ressens le trouble de ses pulsations
Je frémis, je m’avilis, alangui, avachi
Sur un sol de cailloux en ébullition
Le cœur contracté devant sa lueur
Pétrifié dans une pénombre sans fin
Jusqu’à demain quand au petit matin
J’aurai en moi l’immortalité de rêver
Lire la suiteÉmotion

Après la réaction survient l’émotion
Cette brusque et vive sensation
Qui brûle, s’insinue, s’habitue
Aux inhumanités embrasées
Des sursauts chaotiques des souvenirs
Entrelacés parmi des larmes et des sourires
Accrochés sur des fils battus par le vent
J’entends en moi cet ouragan terrifiant
Il habite dans les cavernes d’autrefois
Là où s’abritent des fantômes sans foi
Qui brûlent, s’insinuent, s’habituent
Aux peurs alimentant le brasier
De mes errances lentes et partagées
Avec un temps habillé de mélancolie
Qui me tient la main, parle de notre vie
Tous deux nous allons, nous irons
Gaiement voir éclore les bourgeons
Qui brûlent, s’insinuent, s’habituent
Aux espérances d’un nouvel horizon
Quand le soleil n’est qu’un caméléon
Blanc repoussant une aube virginale
Je ressens en moi ce bruit infernal
Un silence pur, violent et déchirant
Ce sursaut chaotique des souvenirs
Entrelacés parmi des larmes et des sourires
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