Nostalgie
Sur la voie lactée s’abritant entre quelques tas de foins
Sur le velours d’une herbe qui s’éparpille entre les mains
Refaisant le monde avec des humeurs sorties de la glaise
Celles qui parsèment la crête des arbres fous de la genèse
Quand le bûcher des âmes prostrées n’est plus cendres
Et que sur les visages s’écoulent les larmes d’un âge tendre
Pleurent les violons d’une époque teintée de mélancolie
Elle est d’hier, d’un autre temps, quand tout n’était que folie
Versatile, amourachée d’un escogriffe au nom de nostalgie
Ils allaient, ils traînaient sur des chemins de basses vertus
Là où les émois, les confessions sont malaxés mis à nu
Au grand étonnement d’une bande perdue de cormorans
Tous sont capricieux, merveilleux, eux les bienheureux
Qui obscurcissent le ciel en s’enfuyant comme des peureux
Ils habitent la voie lactée où s’abritent quelques tas de foins
Sur le velours d’une herbe qui s’éparpille entre les mains
Lire la suiteInstantané
J’observe les lenteurs enrubannées
Qui volent dans le vent tourmenté
Font des nœuds enthousiasmés
Que le temps dénoue catastrophé
Se projetant dans l’instant tourmenté
Pendant que s’étirent les journées
Face aux jours pluvieux et glacés
Habillés de leur mélancolie colorée
Ces moments passés à fredonner
Des airs surannés venus du passé
Lire la suiteAu palais des merveilles
Au palais des merveilles, à la fin du voyage intérieur
Il y a ce silence passif, cette infernale imposture
Qui annihile toute forme de vision postérieure
J’ai le goût de cette transhumance à l’humus immature
Je pleure ces instants frileux qui transforment le temps
En de funestes nostalgies encombrées de fantômes
Prenant des postures mortelles, ambiguës, à tout moment
Pour s’extasier sur les années placées sous le dôme
De soie verte qui évoque un avenir rose comme des flamants
Prenant la poudre d’escampette sous la courbe de l’azur
J’ai ce ciment qui me retient au sol, me donne de l’allure
Comme le patriarche d’une pensée inutile qui préfigure
L’errance de nos accoutumances à une forme de dépendance
Et j’invoque mes oublis passifs pour qu’ils effacent l’époque
Statique qui fredonne le La d’un accord viral qui s’entrechoque
Sur le tambour battant d’une armée invisible recouverte de bleus
Battant la campagne en allumant des feux à la pointe de ses épieux
Lire la suiteEnnui
Il y a l’ivresse de ces nuits d’insomnies
Transportées par des alcools chargés d’ennui
A s’abîmer dans le dédale de forêts enneigées
Là où somnolent les ogres affamés et sans pitié
Qui guettent entre les branches des alvéoles
Les essaims parsemées de chevaux qui caracolent
Sur les plaines ensoleillées d’un ancien passé
Ils vont crinières aux vents au ras des cimetières
Longeant le lierre en galopant émerveillés
Sur le satin d’une herbe luisante et fière
Ils sont l’esprit d’une enivrante mélancolie
Coulant le matin des nuages bleutés et transis
Toute forme d’abandon n’est que nostalgie
Son sucre n’est pas miel, il n’est que sacrificiel
Aux vautours de se délecter de ses transhumances
Passives ou le lait n’a de maternel que l’essence
De fléaux qui s’entortillent dans le vent et l’ivresse
Pleurent les colombes grises aux taches mouchetées
Elles qui ont compris l’aversion de l’infortune irisée
Les bateaux de l’ennui sont plats, prêts à chavirer
A jamais ventrus dans l’apocalypse embaumée
Alors que poussent les tamaris sur des rives carbonisées
Lire la suiteTout là-bas
Montre-moi que je ne m’égare pas, que mon cœur résistera
Qu’il sera plus fort que les rives sombres d’un ailleurs las
Je ressens ses peurs, je vois ses laideurs, elles sont d’ici
En ce lieu où bat la vie où tout n’est que transi, noirci
Ses ombres portent des masques qui les griment, les affadissent
Elles sont volages, sensibles, voluptueuses, elles trahissent
La ferveur d’une aurore au goût de vanille qui s’entortille
Parmi les volutes d’un feu de bois au cœur de sombres forêts
Cette odeur m’emporte vers les tombes de vieilles pensées
Mortes d’avoir frelaté avec quelques vautours trop sensibles
Elles ne sont plus que des ancêtres ridées et irascibles
J’étends les bras, mes mains les touchent, les reconnaissent
A leur inconstance, leur suffisance, je ressens leurs faiblesses
Qui m’emportent vers les rives sombres d’un ailleurs las
Là où s’endort la passion quand se couche le soleil tout là-bas
Lire la suiteLes soirs las
Il y a parmi les ombres de nos soirs las
Des voûtes où les ombres glissent hagardes
Illuminées par des chandelles et leurs éclats
Allant éparpillées au bal de fées goguenardes
Elles peuplent la voie céleste de nos frustrations
J’ai sur la peau les marques de leurs délibérations
En parjure à cette époque triste et crépusculaire
Où nos âmes avaient la flamboyance d’une guerrière
Étripant les nuits noires de nos dérives sanguinaires
Elles furent irréelles, frétillantes en symbiose
Présentant l’âme rebelle d’un parterre de roses
J’irai demain encore m’étendre sur leurs pétales
Et lutter contre l’ultimatum qui s’en exhale
Être nous-mêmes conquérants et indolents
J’aime cette idée de lenteur exaspérante
Entre les bois d’une forêt bleue s’endormant
Parmi les tentacules de fourmis laborieuses
J’admire leur promiscuité pâle et enivrante
Au sort d’une destinée irrémédiable et pieuse
Faîte de tremblements, d’une vie sans faille
Je me débats face à ce soleil et ses broussailles
En cherchant la clairière d’où brament les cerfs
Cette grotte lumineuse où fut posée notre litière
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