L’infini

Objectivement, qu’attendre ?
De ce silence venu fendre
L’air du temps
Là, en suspend
Nous à le boire
Sans même savoir
Si ses larmes seront salées
Et viendront nous abreuver ?
Je regarde le ciel s’étoiler
Comme çà par ennui
Chaque soir, chaque nuit
Entre les vitres de la galerie
Qui pourfend les murs du château
Là où nous errons comme sur un radeau
Abandonné au milieu des flots
Par mélancolie, par folie
Le long de ces heures inabouties
Inavouables et insoutenables
C’est notre loi imputable
A notre statut
Fantômes vifs et nus
Les mains brûlées par le froid
L’âme emmurée d’effroi
Cette sensation, celle de notre quotidien
Nos corps évaporés jusqu’à la fin
Qui n’arrivera pas
Avec des siècles, là
Comme des jours qui se répètent
Nous laminent, nous entêtent
Tout doucement
Inexorablement
Le piège s’est refermé
Sur une porte fermée
Frémissent nos intuitions
D’un avenir sans absolution
Lire la suiteSpectres

Comme un ultimatum, une profonde désillusion
Un testament en forme d’absolution
J’ai vu les étoiles briller et m’en suis extasié
Par complaisance pour prolonger
Cet état fécond à l’unisson
De notre paroxysme d’abandon
Si proche de ces extrémités asphyxiées
Qui nous ont si longtemps accompagnés
Et, oui maintenant, je le reconnais
Il paraît que c’est un premier pas pour pardonner
Sceptres parmi les spectres
Nous continuons à cultiver nos désillusions
Ne vivant que de ces tristes pulsations
En observant l’absence de nos reflets
Sur le verre de miroirs rouillés
Est-ce l’ultime fatalité de nos destinées ?
Je commence à l’accepter par animalité
Il y a dans cette logique une exception
Certains diraient une contradiction
Nos hésitations, nos tremblements, nos fragilités
Doivent-ils dessiner les crêtes de nos sommets ?
Spectres parmi les spectres
Tous voient en nous des erreurs
J’ajouterai de tristes leurres
Pour camoufler leurs anxiétés
Venues les submerger et les étouffer
Nous errons comme des trublions
Nous jurons, buvons, festoyons
Devant tous ces regards transis
Nourris de peurs au bord de l’asphyxie
Nous sommes les fantômes de leurs nuits
Spectres parmi les spectres
Lire la suiteVérité

Nos passés, nos futurs imbriqués
Dans un temps parfaitement calibré
Réalité sans haine, ni folie, juste elle est
Une routine savamment assimilée
Est-ce notre loi de l’endurer ?
Nous abîmant entre espoirs et regrets
Sur la partition d’une vie émiettée
Je danse, je chante ; mon unique vérité
Me grisant de ce vertige aux fers rouillés
Grandes furent mes illusions oubliées
Avec leurs statues devenues des ruines abandonnées
Mon temps n’est qu’un présent gourmand
Fringuant et totalement exaspérant
Sa quintessence, son obsolescence
Une essence volatile, je le pense
Qui transcende mon futur, embaume mon passé
Traçant les sillons des souvenirs par fatalité
Là où poussent les graines de nos futilités
Cette prochaine récolte féconde et avariée
Qui ne sait pas se renouveler
Simplement se répéter
Je danse, je chante, mon unique vérité
Lire la suiteFantômes

Je ne te parle pas de nos tempéraments
Je ne te parle pas de nos enchevêtrements
Par pitié, par orgueil ou par exaspération
En équilibre sur le sol de nos exceptions
Toi, moi, comme autrefois dans le passé obscur
Je te parle de nos abus, de toutes ces choses qui perdurent
Comme le diable porte ses infidélités
Par atavisme, par usage et en toute fidélité
Nous ne sommes plus rien
Que des infinis sans mal, ni bien
Je tremble, je me répands de mots inutiles
Pour exister quitte à en être ridicule
Où sont nos abus excessifs et possessifs ?
Ces êtres sans limite infiniment poussifs
Dans les tréfonds de nos mémoires
Se trémoussant à l’arrivée du soir ?
Toi et moi, sans luxe dans l’ombre de ces caves
Ténébreuses et recouvrant nos laves
Celles de nos passés carbonisés
Que je me plais à exhumer
Par faiblesse ou par compromission ?
Pour donner raison à nos approximations
Où sont nos projets tutélaires
Traçant un avenir vulgaire ?
Qui nous suffisait pour enflammer
Nos nuits d’ennui endormies à flâner
De couloirs en labyrinthes vers d’autres corridors
Jusqu’à l’aurore du lendemain et les flashs de ses ors
Encore aujourd’hui, je mords dans la chair
De ce corps au derme ni tendre, ni fort
Je suis juste désabusé
Est-ce le sens de notre fatalité ?
Lire la suitePar hasard

Un, deux et trois
Par hasard
Un jour de blizzard ?
Un, deux et trois
Les yeux hagards
Jusqu’à plus tard
Une errance pathétique
Quasiment fatidique
Un calice de sacrifices
Pour camoufler ces cicatrices
Faîtes dans un taillis de ronces
A fuir ces mots que l’on prononce
Par fatalité pour maquiller
Toute forme de vérité
Je pense, je crois en cet absolu
Une médaille de platine nue
Pendant aux cous de ces pénitents
Qui piétinent sur le long cheminement
De leur rédemption
Ou de leur exclusion ?
Ils auront tant de virages à aborder
Il leur restera tant de fatalité à contourner
Où se terrent ces animaux abandonnés
Quand ils traversent les routes à la nuit tombée ?
Lors d’une rencontre minimaliste
Brusque et infiniment laxiste
Je sais qu’il y a dans les fourrés
Tant de secrets enchevêtrés
Qui se terre pour exister
Et que leur vérité
Reste à jamais étouffée
Lire la suiteJe ressens

Je ressens cet essoufflement
Je me méprends totalement
Il est là me recouvrant
Me tient en m’étouffant
Virevoltant, s’enivrant, s’enfuyant
Au travers du temps, parmi le vent
En dansant, tout en chahutant
Me narguant depuis le firmament
Un autre mensonge, un atermoiement ?
Je trébuche, un sortilège, un envoûtement ?
Où irai-je, lui me poursuivant
Sans relâche, tout le temps ?
Je ressens cet essoufflement
Je me méprends totalement
Il est là me recouvrant
Me tient, m’étouffant
Mon cœur cognant fortement
Une explosion et ses fragments
Une mélodie aux notes de sang
Mes épaules s’affaissent pesamment
J’ai cette peur m’accablant
Dans le labyrinthe aux murs blancs
Il m’oppresse, m’emmurant
Un autre mensonge lénifiant ?
Je ressens cet essoufflement
Je me méprends totalement
Il est là me recouvrant
Me tient, m’étouffant
Le temps presse exagérément
Mon stress m’enserrant
Son rythme m’emportant en rythmant
Mes pas au-delà d’un hiver frigorifiant
Ses neiges, ses pénombres s’endormant
J’entends aussi ses hurlements
Je ne crois plus en lui maintenant
Fraudeur de mes naïvetés tristement
Je ressens cet essoufflement
Je me méprends totalement
Il est là me recouvrant
Me tient, m’étouffant
En écumant les perles du vent
Je les saisis en chantant
Moi, fuyant en fendant
Nos chemins séparément
Hors du labyrinthe abrutissant
Son écho, son silence éblouissant
Mes croyances d’antan ?
Éradiquées par le temps ?
Je ressens cet essoufflement
Je me méprends totalement
Il est là me recouvrant
Me tient, m’étouffant
Une forme de musique ?
Romantique ou nostalgique ?
Lisant ses notes comme un roman
Un message pour la Belle au bois dormant ?
Sur le tableau au soleil flamboyant
Je le vois, je l’entends
Nous cohabitons sans sacrement
Un secret, un souffle, un effarement ?
Le sublime dans notre main sublimement
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