Tandis que progressais dans une forêt à la végétation envahissante
Aux branches dépourvues de feuilles, aux troncs ténébreux
Un coucou facétieux tout là-haut composait sur des notes lentes
Tracées sur un papier d’Arménie se consumant vers les cieux
A son odeur, je me sentis ébloui, attendri, presque aigri
Je fus abordé violemment par son humeur caverneuse
Dans un accident blême et violent avec une aurore rabougrie
Se prolongeant dans un bain de vapeurs ténébreuses
Futiles sont les variations dispendieuses en s’arrachant
A la terre et au lierre dans un sentiment exaspéré de misère
J’ai en moi ces contradictions qui s’échappent en marchant
Dis-moi où sont ces rêves d’hier que je les grave dans la pierre ?
Ils brûleront doucement demain ou un autre jour dans un rugissement
Qui résumera la violence de notre épanouissement en ce matin
Lorsque le réveil a de tendresse les épines d’un cactus ricanant
Je suis fou de ces vertiges qui n’ont d’abîme que d’être enfantins
Ainsi vont nos âmes imparfaites colorées de terre de sienne
Cette teinte qui accompagne nos soirs s’éternisant indéfinis
Intemporels quand butinent les abeilles, s’ébattent les rennes
Sur les plaines de neiges, dans une forêt envahissante, il en est ainsi
Je veux saisir dans l’extrême le calme, le silence et la promiscuité
Celle de séduire les caprices d’une réflexion ou d’une projection
Vers l’extase d’offrir à une reine les joyaux brillants de l’éternité
Nous partirons l’été sur les canaux entre les blés, j’ai eu cette vision