Une nuit longue à en crever. Le soir jusqu’au bout du noir. Des ombres, un corps décharné. Dans le reflet flou d’une télé. Au son baissé pour ne pas écouter. Tu traînes. Les pieds nus sans gène. Une guitare électrique. Des accords métalliques. Le sombre à la place du jour. Des regards sans amour. Une main qui tremble. La peur il me semble. Une lumière derrière. Oubliant le jour d’hier. Ton teint de demain. Terni d’heures sans fin. Tu me mens. Un verre d’alcool. Une bouteille dégoulinant. Sur un canapé au ras du sol. Supportant nos solitudes égarées. Faîtes pour se lasser. Le son de la télé qui se met à hurler. L’heure de se lever. Où aller ? Au petit matin. Rien qui nous retient. Pas de souvenirs. Ni même un soupir. Ton genou qui m’effleure. Une erreur ? Je me leurre. La pluie qui tombe. Remplissant la tombe. D’une dernière nuit. Avec les gerbes de l’ennui. Une porte qui claque. Les pieds dans une flaque. Un juron. Une autre façon de rappeler. Celle que j’aimais. Tu existais. En bien ou en mauvais ? Tu vibrais. Au-delà de cette méchanceté. Qui nous a englués. Baignant dans un alcool frelaté. A l’aigreur de mauvaise foi. Sans reine ni roi. L’abandon pour obsession. Le chaos pour compassion. Une nuit. La fin d’une cacophonie. Le son désaccordé. D’une partition désenchantée. Notre passé fiévreux. Que reste-t-il ? Des pouilleux. Aux parjures faciles. S’affrontant sans armure. Se cognant sur des murs. Rouge sang. Je te sens. Proche de craquer. Ta destinée ? Pourquoi me reprocher ? Tes fissures, tes cassures. Celles que j’endure. Sans être sûr. Qu’elles m’intéressent encore. Je fais celui qui dort. Je triche. Je m’affiche. Distant. En dedans. Travaillant la pose qui indispose. Que tu hais. Qui me plaît. Que je t’oppose. Au bout de la nuit. Jusqu’à la fin de la vie. Sur la mélodie. D’une ballade qui se finit. Sans slow. Sans mains passées dans le dos. Je me souviens. Une nuit ventée. Un ciel délavé. Tout s’est arrêté. Sans générique de fin. Un film muet. Des acteurs répudiés. Une salle sans spectateur. Vide à toute heure. Pas de textes. Pas de mots. Sans prétexte. Le bal des salops. C’était trop beau. Nous deux. Proche du divin. Extatique, bienheureux. Le plaisir à portée de main. On a tout gâché. Seul bien nous restant en commun. Douloureux pour prier dieu. Ou croire au merveilleux. Nos rêves sont affreux. Toi, tombant dans le vide. Moi, ayant mal au bide. Notre définition du sacrifice. Un monde d’artifices. Des couleurs noires et noir. Nos espoirs teintés de désespoirs. Je me retiens. Sans pouvoir, ni savoir. Je maintiens. Que je tiens. A toi. Aussi loin. Que porteront les dérives. De nos âmes ivres. Jusqu’à ce que tu me délivres. Du fantôme de moi. Déformant notre loi. Nous torturant pour nous égorger. Tu le portes en toi. S’aimer à s’éventrer. Tous les jours dans un champ de labour. Là où sont enterrées les graines de notre amour. Par une nuit ventée. Sous un ciel délavé. Avec témoins de notre union.Des spectres sortant des sillons.