Sous un vent d’hiver des arbres se penchent. Et se prosternent dans un craquement de branches. Tombant à terre sur la poussière du cimetière. Un lieu de misère où pousse le lierre. S’enroulant autour des croix de bois. Dans une immortalité pétrifiée et glacée. Et le froid qui tombe en neige. Des millions d’étoiles qui posent le voile. Déchiré du temps qui se désagrège. Dans un silence morcelé aux copeaux de brisure. S’étendant sur la morsure du mal que j’endure. Jusqu’au sang écoulant les putrides relents. De la décomposition de nos corps morts. Figés dans l’immortalité du passé. Alors ma haine va plus loin. Elle rebondit contre les murs de l’infini. Et s’en revient vaine sans amoindrir ma peine. Ne laissant rien que des recoins. Où je crie et vomis. En violant le serment d’une neige éternelle. Recouvrant le néant immortel.