Une pesanteur, une lenteur. Un premier matin. Un geste anodin. Posant des couleurs. Sur la toile du monde. D’une imagination féconde. Blanche, gris alangui. Sur les verts et les dévers. Sur les têtes des arbres. Coupantes comme des sabres. Dans le coton d’un brouillard. Se levant tard. Il y a le silence obsédant qui s’étend. En ombre sur les zones sombres. Notre vie, nos regards, si proches. Plus solides que la roche. Se renforçant chaque jour. Sans autre approche. Que de s’aimer toujours . Sur la terre et le monde. Les vagues d’une onde. Sans ravage, ni carnage. Noyée dans les bois et les forêts. Veillant aux aguets. De ne pas s’égarer. Sur des chemins sans lendemain. Teintée du gris. De matins transis. Quand on a mal dormi. Tristes et fades. Au bout d’une ballade. Quand les mots s’enchaînent. Entraînant la peur et ses chaînes. Sur la partition d’une ancienne révolution. Le sang qui coule à profusion. Putréfié, noir sous les arbres. Les cris des corbeaux. Une danse macabre. Sur le sol des tombeaux. Des couleurs passées. Un rêve oublié. Les teintes d’un premier matin. Sans ombre sur la terre sombre. Un soleil irradiant la nuit. L’idée qui s’enfuit. Une odeur de vomi. Cet avenir ranci. Des couleurs tristes et pales. Portant le mal. D’une pesanteur, une lenteur. Coupable d’être incapable. D’imaginer un été en hiver. Un ciel bleu en enfer. Entravé par cette incapacité. De se projeter plus loin que la fatalité. Oubliant qu’aimer est source d’éternité. Avec cette folle humeur. De créer les teintes d’un monde. Où les couleurs seront vives et majeures.