Ce n’est pas le remord, ni même le regret. Qui m’empêcheront de déplorer. De voir le jour s’en aller. Refermant les heures ensoleillées. Passées à se promener. En rêvant d’un monde à imaginer. Où nous pourrions nous protéger. Il suffirait de le fabriquer. Au fil de nos pensées. En se laissant divaguer. Ivres de tanguer. Dans le silence d’une nuit ensommeillée. Glissant le long du château à ses pieds. Portés par l’eau glacée. Que nous ne pourrions toucher. Les yeux vers le ciel rivés. En regardant les étoiles filer. Nos cauchemars derrière accrochés. J’ai le droit de rêver. A un univers rond ou carré. Sa forme ne pourra m’empêcher. De croire que les murs sont faits. Pour être repoussés. Ce n’est pas le remord, ni même le regret. Qui viendront me contrarier. De croire et d’espérer. Que les péchés sont faits pour être pétrifiés. Et que les rêves terminent embaumés. Même s’ils ne se sont jamais réalisés. Ils restent à la mémoire accrochés. Comme des étoiles filants illuminées. Sur la voute d’un soir ombragé. Tableau noir marqué. Des lettres de craie. Racontant pourquoi on était fait. Sans jamais l’avoir réalisé. Il reste la nuit, le silence écrasé. Pour caresser les cordes du passé, les faire vibrer. En écouter les larmes couler. Les boire, s’en abreuver. Pour tenir, ne pas craquer. Afin d’être prêt à se lever. Quand le jour viendra rappeler. Que ce n’est pas le remord, ni même le regret. Qui m’empêcheront de déplorer. De voir le jour s’en aller. Refermant les heures ensoleillées. Passées à se promener. En rêvant d’un monde à imaginer.